Du 100 % bien franchouillard, bien facho à fond comme il faut, mais syndicaliste quand ça l’arrange. Il existe, je l’ai rencontré…
« - Bonjour Monsieur.
- B’jour… Ca fait plaisir, vous êtes à l’heure (ça, c’est moi).
- Ah, comme c’est sympa, ces p’tites maisons de campagne ! Vous devez pas être bien dérangés. Au moins, doit pas y avoir d’étrangers, ici…
- Euh oui, enfin non… Le compteur est ici, je vous laisse faire, je termine mon p’tit déj’.
- (Tout en commençant le boulot) Ah vous en avez de la chance. Chez moi, ya que de ça. Putaing je peux plus les voir. Pas un pour rattraper l’autre. Dans mon quartier, je vous mets au défi de sortir la nuit, hein !
- Ah ? Vous habitez où ?
- Château des Vergnes. Les dernières p’tites maisons, là, juste avant les tours. Vous savez, j’discute avec les vieux, bin ils vous diront tous qu’ils étaient plus en sécurité pendant la guerre, avec les Allemands partout, qu’aujourd’hui !
- (Entre deux cuillères de céréales) Euh oui, enfin bon…
- Et quinze millions, qu’il y en a comme ça, c’est dingue ! J’aimerais bien savoir combien y’en a qui travaillent, tenez. Viennent pour les allocs, font des gosses et hop, gagnent plus que moi qui arrive à peine à dix-mille balles en fin de carrière. Et c’est vous et moi qui payons ! Vous savez, des fois, on a beau dire, un bon coup d’Le Pen, ça ferait pas de mal. Quand la chasse sera ouverte, j’aurai pas de complexe, je regarderai pas si c’est des femmes ou des gosses, tiens !
- Moué enfin je connais un peu le problème… Ils sont pas tous mauvais, loin de là, mais voilà, il en suffit de quelques-uns qui foutent le merde pour que ça fasse l’image de tous les autres…
- (Qui ne m’a pas écouté) Et les femmes, on pourrait croire qu’elles vaudraient un peu mieux, mais non ! Vous en croisez dans le quartier, c’est pas des regards qu’elles jettent, elles auraient des fusils dans les yeux qu’elles nous tueraient sur place. Tenez, on parle toujours de la torture en Algérie par les Français, gnagnagna, mais on parle jamais de ce que faisaient les arabes, là-bas ! Et à tout le monde, les civils, les femmes, l’horreur ! Mais ça, personne ne le dit, bien-sûr… »
Autre sujet, autre extrait :
« - Et vous êtes en congés, cette semaine ?
- (Lavant mon bol) Euh, non non. Je récupère, vu que j’ai bossé six jours d’affilé, j’ai pas le droit d’en faire sept.
- Vous faites six jours de suite ? Mais des fois, vous devez y aller que pour deux ou trois heures, alors ?
- Bin euh non, sept heures par jour, normal, quoi. Mais j’ai une journée à récupérer pour avoir travaillé le dimanche, par contre…
- Eh bien dites donc… Pfff nous on peut dire qu’on s’est bien fait avoir, avec ces trente-cinq heures, là. Avant, à trente-huit heures, on pouvait en faire plus pendant un temps, puis récupérer comme ça nous arrangeait, c’était bien mieux que maintenant… Là, on travaille cinq jours pendant les belles périodes de l’année, et en hiver, quand on peut rien faire, paf, on bosse plus que quatre jours, pour récupérer.
[…] Y’a bien fallu que ce soit des socialos qui nous pondent ça ! De toutes façons, moi j’leur ai dit, aux collègues : la gauche a tué le syndicalisme ! Avant, on pouvait rien nous faire, les gars se mettaient en grève tous ensemble et hop, en quelques jours, c’était réglé. Avec Mitterrand, plus personne n’osait rien dire, alors voilà, ils ont fait tout ce qu’ils voulaient, et les collègues ont fini par ne plus reprendre leur carte…
[……] Ah on est vraiment dans un pays de merde, moi j’vous le dis. Si y’avait pas qu’ma femme veut pas partir, moi j’me casserais d’ici, tiens… »
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