Le Cinéma, c’est un peu le virtuel, bien avant l’Internet. C’est aussi du mensonge, mais qui ne s’en cache pas ; c’est le bon côté du faux (ouh là, je deviens grave, là)…
J’ai vu beaucoup de bons, voire de très bons films, ces derniers temps. A chaque fois, j’aurais voulu prendre le temps de chercher les mots justes pour vous donner envie de partager avec moi ces bons moments. Mais voilà, un déménagement, des travaux, pas mal d’hésitations et beaucoup de temps perdu.
Avant de parler des bons, quelques mots sur un navet. Et oui, il m’arrive aussi d’aller voir des daubes ! Après le film de méchants avec un Tom-Cruise-Terminator, là, je suis allé tué le temps au « Terminal ». Non pas que ce film m’inspirait beaucoup, mais voilà, j’avais quelques heures à passer à Clermont, bloqué, un jour où le ciel avait décidé de nous tomber sur la tête. La séance de 11 heures m’aura au moins permis de sécher, avant d’aller me retremper en sortant.
Je suis allé voir « le Terminal » parce qu’à cette heure-ci, je pensais que c’était encore ce que je pouvais trouver de moins pire pour pas trop cher. Et puis, ça se passe dans un aéroport, alors forcément… Mais voilà, le Spielberg que j’apprécie dans « Schindler » ou « Minority Report » (pourtant des genres très différents), ce Spielberg-là aurait mieux fait de rester couché. Acteurs mal dirigés qui sur-jouent (Tom Hanks pire que tout), clichés faciles, bons sentiments politiquement corrects… Beurk.
Seule touche de charme et de perfection au milieu d’acteurs perdus dans ce film raté, une Catherine Zeta-Jones méconnaissable. Paraissant 25 ans, fraîche, craquante, belle comme ça ne devrait même pas être permis, on a du mal à croire qu’il s’agit de la même actrice qui tournait dans « Traffic » avec 20 kilos en trop et 15 ans de plus ! Hélas, ce film ne la méritait pas, et le M. Machin joué par Tom Hanks, encore moins.
Entre le bon et le mauvais, il y a eu « 2046 ». Amoureux inconditionnel de « In the Mood for Love », j’espérais en retrouver l’ambiance, le charme, la douceur et la finesse… Mais là, rien. Ceux qui avaient été moins emballés par le précédent ont, du coup, été moins déçus par cette soi-disant « suite » qu’est « 2046 ». Moi, si. Je suis complètement passé à côté.
Bon allez, j’arrête avec les trucs que j’aurais aussi bien fait de ne pas voir.
Mais avant de causer des films qui m’ont donné plein de plaisir, un grand merci au Rio d’exister. Le Rio, c’est un petit cinéma, une seule salle, à cheval entre Montferrand et les quartiers nord, propriété depuis quelques années du C.E. Michelin. Petit par la taille, mais grand par la programmation. Quand un film de qualité, sans doute trop bon pour pouvoir toucher le « grand public », sort dans une vingtaine de salles en France, le Rio fait partie de ces salles. Sans lui, je n’aurais jamais pu connaître la plupart des plus beaux films que j’ai vus ces dernières années…
Un truc amusant : en m’essayant à jouer les pseudo-critiques de cinéma, je constate qu’il est plus facile de casser un film que de bien parler d’un qu’on a vraiment aimé. Trouver les mots pour être méchant, ce n’est pas bien dur ; trouver les bons mots quand on aime, c’est beaucoup moins simple.
Alors voilà : j’ai aimé, tout simplement : « Assassination Tango ». De et avec Robert Duval. Avec un nom pareil, mais surtout avec une telle sensibilité, non pas à fleur de peau, mais « à fleur d’image », ce Duval se devrait d’être Français. Ou au moins, d’une quelconque origine hispanique, pour ressentir et transmettre aussi bien la précision, la force et la douceur d’un tango, autour d’une petite histoire de « contrat »…
Et bien non, Bob est américain, dites donc ! Un américain faisant un cinéma d’une telle finesse, c’est donc possible… Comme quoi, rien n’est perdu ! Hélas, combien auront eu la chance de voir ce film ? Combien auront seulement été avertis de son existence, au milieu des grosses machines commerciales ne laissant que peu de place pour les autres ? Ah mince, on m’a dit d’arrêter les pleurnicheries et les petits coups de gueule trop faciles. Ok ok…
Bref, cet « Assassination Tango » ne cause pas bêtement d’un tueur à gages vieillissant, loin de là. Ce n’est pas non plus un film sur le tango, sur cette sensualité qui s’en dégage, sur les liens qu’il peut faire naître au-delà des années qui séparent. Ce n’est pas un film sur la vieillesse et un passé lourd à porter, sur fond d’histoire et de politique dont les traces font toujours mal dans quelques pays d’Amérique du Sud. C’est tout cela à la fois…
Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai une seconde couche à passer au plafond, moi…
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