lundi, mai 16, 2016

Maroc - Acte II



Incontestablement, il n'y a pas qu'un Maroc, mais plusieurs… Les disparités entre villes touristiques développées et bourgades de campagne semblent énormes.

Au départ de Chefchaouen, routes de montagne à travers le Rif. Les paysages sont d'une grande richesse et variété, mais pour les raisons sus-citées du voyage en groupe, presque pas de photos. Dommage, car si je pouvais m'arrêter autant que souhaité, j'aurais pris de jolies photos-souvenirs de vallées verdoyantes, de cultures diverses, de champs d'oliviers, de petites fermes un peu partout, de vieux véhicules bringuebalants, etc etc.

C'est idiot de dire "le Maroc, ça ressemble à tel ou tel pays", mais on a toujours tendance à comparer avec des choses déjà connues. Ainsi, dans cette partie du Rif entre Chefchaouen et Fes, j'ai retrouvé beaucoup du Pérou, bien plus que des images que l'on a de l'Afrique. D’après ce que j’ai compris, le Rif est peuplé principalement de Berbères ; ils sont nombreux partout au Maroc, mais on devine ici une certaine différence d’intégration et de développement par rapport aux autres régions que nous traverserons par la suite… De plus, à l’exception de quelques villes touristiques comme Chefchaouen, le reste de la région ne semble pas beaucoup profiter de l’argent des touristes.

Depuis une voiture ou un car, j'aurais "photosouveniré" les villages tout en longueur en bordure de route, qui concentrent l'activité. Ici les vendeurs de grillades qui installent leur barbecue juste au bord de la nationale, dans la terre battue mélangée aux crottes des mules et bourricots, omniprésents. Là les petits trafics de tout, livrés par des camionnettes surchargées, les lieux d'échange des différents transports en commun (depuis le cher car interurbain jusqu'au triporteur, en passant par les taxis collectifs d'états variés et les ânes indispensables aux dessertes locales)...
Quant aux paysages, selon l'exposition du flanc de montagne et l'arrosage, on passe en un col de paysages péruviens aux Pyrénées, etc...

En quittant le Rif, la dernière partie de route vers Fès change totalement. Certaines plaines verdoyantes, d'autres arides. Des hauts plateaux, et toujours de grandes chaînes de montagnes au loin.
Les 250 kms qui, d’après le GPS de Bruno, devaient mettre 3h30 mettront en réalité… plus de six heures ! Au moins, avec cette moyenne, nous avons le temps d’en prendre plein les yeux !

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L'arrivée à Fès en fin d'après-midi est agitée, les jeunes en scooter se jettent sur nous pour nous proposer de nous guider. C'est normal, je les comprends, mais cela devient vite lourd...
Le riad, dans la medina (centre historique), est magnifique, l’accueil charmant, sympa, aux p'tits oignons.

Fès semble être une ville exceptionnelle qui mériterait plusieurs jours de visite ; je réussi quand même à aller m'y promener une heure et demi avant la nuit.
Là, au moins, j'ai réussi à faire des photos de rue "spontanées", avec mon nouveau jouet compact et discret. Se promener et se perdre dans les petites ruelles de ce quartier, qui n'a guère changé depuis mille ans, est un bonheur. Une véritable découverte, toute une ambiance. Et non, les démarcheurs ne sont pas insistants, nous n'avons pas été harcelés. Beaucoup de sourires, aucune agressivité…



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Le lendemain, petite étape raisonnable. Passage par la Suisse... euh pardon, par Ifrane, station de montagne autour de 1600 mètres. "Seconde ville la plus propre du monde", dit une pub. Balayeurs partout, qui ramassent à la main le moindre mégot qu'un touriste français malotru vient de jeter... Et quelques mètres plus loin, un policier inspecte le travail du précédent et vérifie qu'il n'ait pas oublié un papier ! Une université manifestement fréquentée par la noblesse marocaine et, un peu plus loin, un palais royal. Hors de question de montrer la moindre pauvreté ici...

Passage par une forêt de cèdres et rencontre avec des singes-magots, plus du tout craintifs et particulièrement sympas. Très « touchants », même ; certaines de leurs attitudes nous rappellent à quel point nous ne sommes que des cousins éloignés…

Enfin, route jusqu'à Midelt et traversée du Moyen-Atlas.
De moins en moins de touristes, une circulation clairsemée et des routes toujours très correctes. Les paysages sont immenses, les vues infinies. Toujours beaucoup de variété, mais en tirant de plus en plus vers le désertique.
Faute de photo, imaginez des paysages genre "désert de l'Arizona" avec un mélange de grosses bombes volcaniques, de petits volcans égueulés, de "mesas", le tout sur des hauts plateaux (on oscille de 800 à 1800 mètres, mais sans l'impression d'être monté!). Et au loin, la chaîne du Haut Atlas commence à se rapprocher ; elle a encore de bonnes coulées de neige sur ses pentes...

Midelt vers 18h : on est entre 35 et 40 degrés.
1h30 plus tard, la température a bien chuté...
On nous annonce 50 degrés demain vers Merzouga !
Nous verrons bien...



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