jeudi, novembre 25, 2004

Cyrix DX2/66…


Depuis combien d’années n’avais-je pas lu ce petit sigle ?

Ca fait tout bizarre, alors que je m’apprête à changer un peu de vie, de faire un tel saut en arrière !

AST « Ascentia 810n », 8 Mo de mémoire vive, 456 Mo sur le disque dur. Ecran couleur (ah si, quand même !) de 10 pouces et quelques poussières. Système d’exploitation : Windows 3.11 avec interface « Axialis AX-Shell 1.1 »… (*)

En quelle année ai-je bien pu acheter ce truc ? J’étais dans l’Armée, donc entre juillet 94 et octobre 95. Peut-être ai-je du l’acheter avant l’été 95, oui, ça doit être ça. En tous cas, je me souviens du prix comme si c’était hier : 14 000 Francs pour la petite bête, et 2000 de plus pour 4 ridicules méga-octets de mémoire supplémentaires. A cette époque, l’Euro ne s’appelait encore qu’Ecu, et était encore bien virtuel…

Depuis le début, cette (très) chère machine a eu des problèmes de démarrage. Il fallait d’abord la mettre sous tension, la laisser chauffer un bon moment, puis éteindre et redémarrer pour pouvoir peut-être espérer lancer le chargement du Dos et de Windows. Après cela (et d’autres tentatives infructueuses, si trop d’empressement et une chauffe incorrecte), il y avait grosso-modo une chance sur deux pour que le machin aie daigné reconnaître un dispositif de pointage, que ce soit cet horrible track-ball ou la souris additionnelle. Si pas de reconnaissance, fermer Windows avec le clavier, éteindre la bébête, puis la rallumer en prenant bien soin de gigoter le dispositif de pointage désiré au moment de la détection, afin qu’il soit repéré.

Ce soir, malgré le froid qui hante ma nouvelle demeure, mais surtout malgré au moins quatre années d’inactivité, l’AST a retrouvé vie dès la troisième tentative seulement, après un « préchauffage » en règle d’une bonne dizaine de minutes. Cerise sur le gâteau, comme pour m’accueillir de nouveau et me remercier de ne pas l’oublier, il a reconnu son track-ball du premier coup !

Tout fonctionne à merveille. Windows 3.11, installé depuis le début, n’a jamais eu à subir la moindre réinstallation. Formatage ? Connais pas. Vaudrait mieux ne pas connaître, d’ailleurs, puisque des logiciels installés ici, je n’ai pas les disquettes d’origine. Dont l’inévitable Word 6, avec lequel j’écris ces lignes.

Quelques années plus tard, alors que le pauvre 386 s’était bien vite trouvé trop dépassé, j’ai acheté une plus grosse machine : un bon Pentium III à 4520 Mhz, le top de l’époque. C’est encore avec lui, malgré ses cinq ans et son Windows 98, que j’écris habituellement, que je lis mes mails, fais de l’avion ou regarde des DivX… Il a vieilli aussi, par rapport aux bêtes de courses actuelles, mais prouve que le besoin réel de puissance s’est stabilisé, puisque je fais tout de la même manière qu’avec un micro-ordinateur plus moderne et performant.

Depuis quelques jours, le volumineux PC de bureau est débranché, l’amas indescriptible formé par la bonne quinzaine de câbles nécessaires a été dénoué et dépoussiéré, l’ensemble étant éparpillé ici ou là, au milieu des meubles démontés qui rejoindront bientôt mon nouveau salon.

A l’étage au-dessus, quelques ouvriers s’affairent à le construire, ce salon. Après m’être chargé de la casse, mais aussi du vieux lino et du traitement du parquet, dont mon poignet se souviendra longtemps, eux se sont occupés de la laine de verre, du placo, et terminent en ce moment les raccords de plâtre…

Je me retrouve donc dans ce qui sera une cuisine salle-à-manger, mais qui est surtout pour l’instant un fourbi. Le tas de meubles et de cartons encombre une bonne partie de la pièce, du côté de la cheminée. Impossible, donc, de faire du feu, et la vue du compteur électrique tournant à une vitesse affolante me retient de monter la puissance des convecteurs. Je me gèle, mais mes finances chutant aussi vite que la température, je préfère encore sortir les gros pulls !

Ce soir, je me suis préparé mon premier « vrai » repas, dans mon petit chez-moi. Un repas sans aucune originalité, mais chaud et symbolique. Pour en accompagner charcuterie et pâtes, j’ai ouvert une bouteille de Bordeaux, pour fêter ça… Et plus tard, je passerai ma première nuit à Busséol.

Pendant que les Tortellini cuisent, j’ai donc ressorti ce bon vieil Ascentia et l’ai mis en chauffe, comme quelques années plus tôt. Le bruit n’a pas changé, le fonctionnement non plus, et tout cela fait remonter en moi une bonne dose de souvenirs… Que je raconterai peut-être une autre fois.

(*) Pour les « largués de l’informatique » : Fin 2004, la vitesse de 66 Mhz serait passée à 3 Ghz, soit 3000 Mhz. Un disque dur banal serait de 100 Go, soit plus de 200 fois la capacité de celui de mon vieil AST…