dimanche, octobre 02, 2005

Portrait Aéro-chinois

(Depuis le Forum FFA)

- Si vous étiez un avion de ligne :
Plutôt un avion d'Affaires. Pas d'horaires, toujours dispo, j'aimerais bien être un Falcon (sauf qu'un Falcon, c'est beaucoup, mais alors beaucoup plus beau que moi, merci M. Dassault).
- Si vous étiez un avion de club :
Je serais un Rallye équipé d'un silencieux: lourd, pas bien beau, discret, que personne ne regarde, mais efficace si on a besoin de lui ;-)

- Si vous étiez un aérodrome :
La question étant "si vous étiez...", je serais un aérodrome solitaire d'un quelconque bout du monde, où ne viennent se poser que les avions en perdition ou des touristes très très avertis. Peut-être un petit aérodrome du nord de la Norvège...

- Si vous étiez une destination européenne :
Innsbruck, parce qu'amoureux du Tyrol depuis tout gamin. Avec l'accueil sur ma piste de planeurs venant de faire des heures de vol de pente. Avec quelques DA-xx qui iraient faire des locaux au-dessus du village de ma copine Tamara... Rhââ va falloir que j'y retourne, là-bas!

- Si vous étiez un élu de la FFA :
Je serais Léon ;-))) Comment ça, pas élu? Ah bon? Eh bin dans ce cas, moi non plus, na.

- Si vous étiez un fonctionnaire de la DGAC :
Alors je bosserais encore moins que l'assimilé des transports publics que je suis, ce qui n'est pas peu dire.
Contrôleur ça me plairait, mais ça ne m'occuperait pas assez, je ne saurais pas quoi faire de tout ce temps libre ;-))
(Pardon Thierry, je t'aime, lol)

- Si vous étiez un vol particulier :
Je serais un vol tout simple, un petit retour en Jodel d'un repas dans un resto pas cher, mon pilote serait le plus heureux des hommes à naviguer au gré du vent, des collines et des vallées, en tenant la main de sa chère et tendre, sans parler tellement c'est beau de voler, surtout avec Elle.

- Si vous étiez une phase de vol :
La mise en route à froid d'un vieux moteur de Mauboussin des années 30, avec ses odeurs d'huile et d'essence, et tous les plaisirs que cela peut promettre...

- Si vous étiez une heure de la journée ou de la nuit :
Je serais une fin d'après-midi après le boulot, je serais un moment de calme devant un hangar d'aéro-club, un soir de mai, essayant de me prolonger pour que les petits avions puissent voler plus longtemps...

- Si vous étiez un pilote riche :
Je me dépêcherais de passer le TT-hélico avant que cela ne devienne une usine à gaz... Je me dépêcherais aussi de commander le premier Cabri de série avant qu'il ne soit victime de son succès, tellement il est mignon.
Pour aller plus loin, pour me faire un week-end au Tyrol ou une semaine en Norvège, un SR22 suffira plus que largement.

- Si vous étiez un peu entier, pour une fois :
Je prendrais mon courage à deux mains et j'irais frapper à la porte du Sefa de St-Geoirs. Comme mon instructeur vénéré et plein d'autres l'ont fait avant moi, j'apprendrais à former de nouveaux pilotes passionnés en leur transmettant la mienne, de passion.
Accessoirement, j'en profiterais pour draguer quelque petite élève-pilote, mais chuuuuut, faut pas le dire...

- Si vous étiez un bouquin :
Je serais celui que je n'ai pas encore écrit, dont je ne sais pas de quoi il causera, ni quand il sortira, s'il doit sortir un jour.
Bref, c'est pas gagné :-(
En attendant, je serais un nouveau roman de Jan, encore plus aérien que le Bal des Breloques. Je pourrais aussi être les Mémoires de M. Nounours, le grand bonhomme d'Issoire, là je crois que je serais un sacré gros bouquin en plusieurs tomes!

- Si vous étiez des vacances aéro :
Je serais deux bonnes semaines en petit biplace sympa (un Lionceau ça ferait l'affaire, tenez), en compagnie de la plus craquante des copilotes, d'une tente-igloo et d'un bon sac de couchage, des îles de la Mer du Nord aux Fjords de Norvège, jusqu'au soleil de minuit au Cap Nord...

mercredi, septembre 28, 2005

Ce dimanche devait être aéro...

Ce dimanche devait être aéro... ou ne devait pas être.

Le matin, assemblée générale extraordinaire d'un de mes aéro-clubs:
séance un peu tumultueuse, digne de la plupart des associations, conclue par un vote démocratique n'appelant aucun commentaire.
Ensuite, repas "colibriesque"(1) chez Isa et Thierry en compagnie de
Yannick (le Y du XYR!) et Brigitte, venus dans leur Jojo depuis
Grenoble. Yannick m'avait proposé d'aller voler avec lui l'après-midi
pour essayer de gratter un peu les volcans auvergnats, voire quelques
altisurfaces. Hélas, la perturbation qui approchait a forcé nos Xyrdaves (2) à rentrer chez eux plus tôt que prévu, au lieu de risquer l'immobilisation en Auvergne.
(1) "colibriesque": de colibris, de membres de la "PilotList".
(2) XYRdavie: pays alpin de Xavier, Yannick et Rémi, pilotes locaux.

Avec Isa et Nono-le-Rouje, rascolleur invétéré, nous avons donc continué l'après-midi en furetant autour des avions du hangar bien rempli d'Issoire Aviation: un Lion, des Lionceau(x) et des appareils divers et variés, dont quelques superbes machines de collection, tous bichonnés avec amour par Nounours et sa famille.
Nous avons sorti la dernière perle de la flotte, un Mauboussin, afin de
le faire tourner un peu; il ressemble à celui-ci:
http://www.mapica.org/modules/mauboussin

Prévol attentionnée, ouverture du capot, brassage musclé de l'hélice,
gavage d'essence, Isa aux commandes pour les magnétos et les gaz,
re-brassage, tentatives de lancer, etc etc... Plusieurs minutes pour le
démarrer (c'est toute une technique: trouver le bon mélange, la bonne compression pour le démarrage à la main), et ça part enfin, presque sans fumée, des claquements secs sortant de l'échappement direct. Il fait du vent, il pleuviotte, on se gèle, le moteur dégage de bonnes odeurs de meeting aérien des années 30, c'est génial !
Après 10 bonnes minutes de chauffe, Isa descend et son papa prend les commandes (en place arrière). Isa vient alors me chercher et me pousse vers l'avion, tout en me hurlant les consignes pour m'installer en place avant, moteur tournant.
Pas de verrière en plexiglace, pas de toit, rien. Juste un petit
pare-brise et hop, on roule.
Je n'ai pas touché aux commandes; il n'y a pas de radio ni d'intercom,
et je n'aurais pas pu écouter les conseils de Philippe. Toutefois, être
passager d'un avion de plus de 60 ans, avec pour pilote l'un des grands noms de l'aviation française actuelle, ça fait quelque chose.
Nous avons pris tranquillement un peu d'altitude autour du terrain, sans forcer le vieux moteur qui n'a repris vie que depuis quelques vols.
Nous avons fait le tour d'un plateau, d'un village, toujours le nez à l'air et bien au frais, en contact direct avec la nature, avant de revenir évoluer vers le terrain, de faire un passage à 185 km/h en hyper sécurité et confiance, puis de reprendre le tour de piste normal.
L'atterrissage trois-points fut bien entendu parfait, Philippe pilotant
sans rien y voir devant, passant la tête sur les côtés.
Bref, c'est encore un côté fantastique de l'aviation, un côté qui
m'attire beaucoup plus que les Airbus et autres ordinateurs volants.
Moteur coupé devant le hangar, je n'avais plus envie de redescendre...

Ce petit vol n'a pas duré bien longtemps. Mais c'était du vrai. De la
vraie Aviation.
Ces jours-ci, je suis en train de lire "le Bal des Breloques" de Jan
Tutaj, où l'on cause de meeting aérien des années trente, de Bücker
Jungmann, de Morane ou, plus loin, de Caudron Simoun. Bref, d'Aviation avec un grand A.
Je ne sais pas lequel des deux, du bouquin ou du Mauboussin, m'a permis de mieux apprécier l'autre. Sans doute les deux, en fait.
Le livre de Jan m'a mis depuis plusieurs jours dans l'ambiance d'une
autre époque, et le vol avec Nounours m'a immédiatement replongé dans cette même époque, dans cette Aviation aux odeurs d'huile brûlée, aux sensations à fleur de peau et au goût du bonheur.

Bientôt viendront les photos de Nono. D'ici là, merci Isa, merci
Philippe, merci India-Oscar.
Et merci Jan pour ton bouquin qui me fait rêver.
Lisez "le Bal des Breloques": http://www.ankidoo.com/aero

... et faute de Mauboussin, faîtes au moins du Jojo ;-) !!!


Photo: Yannick

samedi, septembre 24, 2005

Au cap et à la montre

Copie d'un mail envoyé sur la "PilotList":

<< style="font-style: italic;">> Voici le récit d'une nav qui s'annonçait sans histoires,
> enfin je le croyais, et
> qui s'est avérée riche en enseignements.

Et bien, voici le récit d'une nav qui s'annonçait sans histoire et
qui... enfin, comment dire... et bien qui fut sans histoire, tout
simplement.
Il faisait un temps superbe ici aussi, vendredi dernier, sauf une
perturbation venant du nord-ouest et qui incitait simplement à ne pas rentrer trop tard.

- Le trajet: Clermont - Saint-Flour pour survol de maison parentale -
Mende pour repas au resto - puis retour vers Clermont en zigs-zags.
- L'avion: un sympathique Jodel D113, sans GPS, sans VOR ni NDB, sans directionnel, bref, rien d'inutile (tu vois, Fx, je me soigne ;-) )
- Le passager: mon père, en guise de cadeau d'anniversaire pour ses 60 ans et sa retraite.

> Départ de Dinard en 35 et virage pour rattrapper le QDR 230 qui va nous mener à Pontivy.

Ouh là. Ca me rappelle des souvenirs d'une époque où j'apprenais à
naviguer avec un HR200 et son VOR, en regardant plus à l'intérieur
qu'à l'extérieur.
Avec le Jojo, j'ai appris à voler autrement...
Décollage en 08 gazon, juste sous le nez d'un A319 qui s'aligne pour
la 08 dure et qui n'aura pas pu faire de "rolling take-of" à cause de
moi.
Départ "au pif" vers le Puy-St-Romain et mon petit village, histoire
de voir si mes petites voisines sont dans leur piscine (mais non,
suis-je bête, le vendredi, il y a école).
Puis cap toujours "au pif, vers ces montagnes à l'horizon, St-Flour
doit être derrière".

Quelque chose à voir à droite? Et hop, un virage à droite.
Un truc à voir ici? Re-hop, un petit tour par ici...
On repère chaque village, on suit les vallées, rivières, montagnes.

> Surtout qu'il m'oblige à tenir la carte dans le sens de la route
> et comme on va vers le Sud...

Je lis des cartes routières depuis que je suis en âge de lire, et
maintenant des cartes aéros. Et aucun instructeur n'a réussi à me
convaincre de les placer "dans le sens de la route".
Chacun ses méthodes. Moi, c'est "nord vers le haut", et pour que ça
corresponde avec ce qu'on voit au sol, la tête fait le reste. Faut
croire que ça marche aussi!

> Je vois bien mes repères...tranquille pèpère.
> Ouaip, sauf que je suis tombé dans le panneau...en plein dans le mille.
> J'avais pourtant vu que j'avais un cap beaucoup trop à l'Ouest.
> Le VOR me disait que j'avais aussi dérivé...
> J'avais bien un village là sous mon aile droite qui était sur mon trait...enfin dont je
> pensais qu'il l'était.
> Mais ça n'était que l'ombre d'un grosmulus!

Faut dire qu'en Bretagne, vous n'êtes pas gâtés ;-) !!
En Auvergne, je suis favorisé. Les montagnes ne se ressemblent pas
toutes, les vallées non plus.

Tiens, justement, à Mende, un instructeur Enac est venu taper la
discute après le repas, pendant que ses élèves faisaient le plein du
TB20:
" - Vous venez de loin?
- Oh non, Clermont-Ferrand.
- Ah et puis avec un bon petit avion! Au moins c'est les bonnes
vieilles méthodes: le cap et la montre!
- Bof oui, et encore... Ici c'est impossible de se perdre. Il y a
toujours une montagne différente, un vallée caractéristique, un lac
particulier. Toujours un bon point de repère. Non vraiment, on ne peut pas se perdre, dans cette région...
- Ah, je vous assure que mes élèves y arrivent très bien! "

Se perdre? S'égarer, soit, mais se perdre...? A mon avis, c'est que ça
va trop vite, leur TB20, là...

En repartant, nous sommes allés tourner vers La Canourgue pour
chercher un terrain indiqué sur la carte et que, tel David Vincent,
jamais nous ne trouvâmes.
J'ai donc fait un tour ici, un tour là, et puis d'autres, et puis bon
faudrait peut-être pas y passer la nuit non plus, alors on reprend la
route du retour...
Et là, après au moins... 3 minutes de vol? Et bien je me suis aperçu
que je n'étais pas dans la bonne vallée montant vers Marvejols, mais
dans celle du Lot revenant vers Mende! Comme quoi... ;-)

Bref, un saut de puce pour passer d'une vallée à l'autre et zou, nous
revoici sur la bonne route.
S'égarer n'est pas se perdre ;-))

> La visi du jour est exceptionnelle. On voit Rennes au loin à droite et dans ce sens la visi
> horizontale doit dépasser les 50Km.

Nouveaux zigs-zags. Ici, un joli petit manoir; là, un vieux fort en
ruines. Nous avons pris soin de tout faire, sauf de la ligne trop
droite!
Retour de nouveau par Saint-Flour, puis verticale du terrain
(attention, ne prévoyez pas de venir vous y poser ces jours-ci,
terrain fermé par Notam pour travaux sur la piste).
Le plateau du Cézallier est un endroit magnifique à survoler.
N'hésitez pas à prévoir ce coin pour vos navs, c'est sauvage, naturel
et vraiment beau.
http://fabien.camus.chez.tiscali.fr/annexes/baladero/rodezcf/retrod1.htm
En plus, si vous souhaitez vous payer un petit buron loin de tout en
guise de résidence secondaire ultra-calme, ici ça coûte trois fois
rien...

Bref, retour et nettoyage du Jojo.
Bilan: 2h50 de vol et une trésorerie allégée... Mais que de bonheur à
piloter cette petite machine!

--
Fab' - AC Auvergne / Vovosa (Clermont-Fd) - AC Brioude >>

jeudi, septembre 08, 2005

Brèves d'autobus

Il est un Monsieur que je croise de temps en temps dans Clermont.
Toujours discret, pensif, ce Monsieur aurait presque l'âge d'être mon grand-père.
Je l'ai vu parfois marcher en centre-ville d'un pas décidé, ou au contraire flâner dans des endroits plus calmes.
Avec son vieil imperméable amorti depuis longtemps, il ressemble à n'importe quel petit retraité, se promenant pour tuer le temps, s'ennuyant d'un boulot qui l'a occupé toute sa vie...

Ce matin, alors que j'attendais l'heure du départ au volant du bus, j'ai vu de nouveau ce Monsieur, au volant de sa voiture, attendant au feu dans la file inverse, juste en face de moi.
Enfin, il avait troqué sa vieille BX Gti, que je lui avais toujours connue, contre une voiture plus récente: une modeste Saxo bas-de-gamme.
Se sentant observé, il a tourné les yeux vers moi. J'ai alors fait un discret mais respectueux salut de la tête. Le Monsieur m'a répondu avec un sourire franc et chaleureux, plein d'humilité, et un amical petit geste de la main. Sans prétention, sans air de supériorité, rien.
Le feu est passé au vert, la Saxo est repartie tranquillement.

La société qui porte son nom, et que présidait ce Monsieur, a réalisé, sur les 6 premiers mois de cette année, un bénéfice net de 388 millions d'€uros; c'est aujourd'hui son fils qui en tient les rennes.
En 2004, sa famille était classé au 22ème rang des plus grandes fortunes professionnelles de France...
Ce Monsieur s'appelle François Michelin.

Quel dommage que je n'ai pas encore eu l'occasion de l'avoir comme passager. Malgré son petit air humble, ce gentil Monsieur doit avoir des tas de choses passionnantes à raconter!
Une autre fois, peut-être...

* * *

Un collègue vient me trouver pour me demander des renseignements sur le prix d'un vol en avion.

"- C'est pour emmener ma mère en avion, pour son anniversaire...
- Alors, un avion "4 places" coûte environ 140 € par heure, il vaut mieux être 4, on divise 140 par 4 et je paie ma part. Tu peux donc venir avec ta mère, et tu n'as qu'à proposer à ta copine pour compléter...?
- Euh, ouh là, non. Si j'emmène ma mère, je ne peux pas amener ma copine. Il vaut mieux que j'amène ma femme..."

No comment.

* * *

Brèves de planeur:

"La bille, bordel!
Regarde ton fil de laine!!
N'oublie pas de mettre du pied et de conjuguer en conservant l'assiette de référence!!!"

Pffiiiooouuuu....
Pas si facile que ça, le planeur. Mais qu'est-ce que c'est bon!!!

mercredi, août 17, 2005

Ca plane pour moi

Ca faisait longtemps que ça me tentait.
Essayer le vol à voile, apprendre à voler comme un oiseau, sans moteur.
Découvrir d'autres machines, une autre façon de piloter, réapprendre les bonnes bases...

Mais bon voilà, quand on gagne 1500 Euros par mois, on ne peut pas tout faire. Il faut faire des choix.
D'autant plus que le club sympa de planeur, là où je connais déjà quelques pilotes, il est à Brioude, à 60 kms de mon bled paumé.
Ca faisait donc longtemps que ça me tentait, mais aussi longtemps que je repoussais.

Lundi matin, en prenant le petit-déj sur la terrasse, chez mes parents dans le Cantal, j'observe une belle buse qui spirale.
Sans donner le moindre battement d'ailes, elle tourne, monte, tourne et monte encore, jusqu'à atteindre la base des cumulus.
Elle ne fait pas ça pour manger, ni pour battre un record, non non. Elle semble se faire plaisir, et c'est tout.

Et si c'était pour aujourd'hui?
Ni une ni deux, j'appelle Coraline, colibriette membre du club de Brioude. Pas joignable, j'appelle Michel, pilote d'avion et de planeur, remorquant régulièrement à Brioude, lequel me file les numéros de Philippe Rodier, colibri, seul et unique moniteur.
Très disponible, le rendez-vous est donc pris pour le soir même...

Brioude: plate-forme sympa. Camping sur place, resto; pas dérangé par grand monde et ne dérangeant pas grand monde.
Quelques Belges ou Hollandais passent leurs vacances ici, entre camping-car et planeur. Philosophie qui me plaît déjà.
Philippe m'accueille et m'amène au planeur bi-places alors qu'un autre de ses élèves s'y installe. Pendant leur vol, je discute avec un jeune breveté passionné qui me conforte dans l'idée que j'ai choisi le bon club.

A mon tour de m'installer à l'avant de cette belle machine, inconnue pour moi.
Le remorqueur vient se placer, le câble est tendu, et c'est parti!
Déjà, suivre l'avion-remorqueur n'est pas tout simple. Je n'ai jamais été très bon à Combat Flight Sim...
Puis c'est le largage. Et là, le bonheur commence...

Un doux bruit d'air, et c'est tout.
Philippe nous emmène sous un cumulus et essaie de me faire ressentir la pompe qu'on accroche. Pas facile, mais le vario ne laisse pas de doute: ça monte, ça monte! Les spirales sont douces: 30°, 40° parfois, et Philippe me laisse petit-à-petit les commandes.
On quitte une pompe pour aller en chercher une autre en prenant de la vitesse. En chemin, Philippe me démontre le lacet inverse et l'utilité des pieds, tellement plus importante que sur mes avions à moteur. Ca ne va pas être du gâteau, de devoir réapprendre tant de choses... mais ça va être d'autant plus intéressant et passionnant!
On spirale, on monte de nouveau, jusqu'à se rapprocher (à distance réglementaire) de la base des "gromulus".
Après tous ces virages, être désorienté doit être fréquent; heureusement, je connais bien la région et retrouve vite mes repères.

"- Tu veux traverser la plaine pour qu'on rejoigne ces nuages, là, de l'autre côté?"
Allez c'est reparti, on prend de la vitesse, on glisse à 140 km/h tout en traversant la "Petite Limagne". Pour tout ça, on aura perdu environ 250 mètres d'altitude, seulement.
"- Hep! Chef! Un oiseau, là, à droite!
- Tu veux qu'on le suive? Allez vas-y, suis-le..."
Le gros rapace choppe une pompe, et on l'accompagne. C'est tout simplement génial. Nous volons de concert avec l'oiseau, nous tournons ensemble, nous montons ensemble.
La nature. LE vol.

Alors que je suis l'oiseau des yeux, mais qu'il monte bien mieux que nous, je remarque que ce sont en fait 10, 15, peut-être 20 rapaces qui tournoient au-dessus! Ils montent jusqu'à rentrer dans les nuages, on en voit carrément disparaître quelques-uns.
C'est fabuleux.

A cet instant, la décision est prise. Qu'importe si c'est difficile, qu'importe si je me ruine et m'occupe moins de la maison. Tant pis pour le reste, je DOIS apprendre à maîtriser cette machine, je DOIS apprendre à voler comme un de ces magnifiques oiseaux.

Lors, on laisse les oiseaux et on commence à rejoindre le terrain. Je découvre l'usage des aérofreins, je découvre la descente un peu forte qui peut faire bobo à la n'oreille, j'admire la manière dont Philippe fait glisser son planeur à quelques centimètres du sol, jusqu'à ce que le hangar se rapproche et qu'il soit nécessaire de poser la roue et de caresser les freins, à peine...
Et voilà. Pfiou...

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ce vol m'a fait plein de trucs bizarres.
Ce contact avec la nature, ce vol en compagnie d'un oiseau, cette impression de faire corps avec les éléments...
Quand je suis rentré chez moi, j'ai été pris d'une grosse envie de faire l'amour.
Le retour aux sources, sans doute. Le mythe de l'homme-oiseau, l'instinct...

La suite, c'est pour vendredi, s'il fait un temps à mettre un planeur dehors.
En plus, il y a rascol à Brioude, ça tombe bien.
Alors @ bientôt, pour de nouveaux vols naturels, des vols essentiels.

http://brioudeclub.free.fr/

vendredi, août 12, 2005

Aérolix 2005

Profitant des vacances pour combler un certain retard, les photos du meeting aérien "Aérolix" sont enfin en ligne:

http://fabien.camus.chez.tiscali.fr/annexes/aerolix05/index.html

Photos de René Quinsat, mise en page de moi-même...


jeudi, août 11, 2005

Autour de la Seudre

J - 3

Marie-Marie: - Je cherche quelqu'un pour m'emmener à Marennes ce week-end, chez Dominique et Nicole. Ca te dirait?
Fab': - Euh (mais de quoi elle cause, elle, là?)... Ce week-end, je bosse...
...Mais dimanche, je termine un peu après midi, et ensuite il n'y a rien de prévu avant mercredi, donc...
Marie: - Ok on se tient au courant.

J - 2

Marie: - Faaaab, c'est d'accord, on peut partir dimanche après ton boulot, et revenir mardi soir.
Fab': - Avion?
Marie: - Oscar-Juliet, le HR200. C'est avec lui que je vole.
(Explications: Marie-Marie est lâchée sur HR200, mais pas encore PPLisée. Ce qui ne saurait tarder. D'où mon utilité, en attendant sa licence.)
Fab': - Ah. Faudrait donc que je me fasse lâcher sur cet avion, tant qu'à faire... Allo... Jean-Pierre?
Jean-Pierre (instructeur-courant-d'air): - Demain après-midi!

[Entre temps:
Pierre (responsable des vols): - Marennes? HR200? Non. Terrain trop court. Vous irez à Rochefort.
Fab' & Marie: - Ah, bien, ok. Rochefort.]

J - 1

Le Fab' a fait toute sa formation initiale sur HR200-120. Mais depuis, il ne vole plus dessus, surtout depuis qu'il a pris goût aux Jojos et à leur petite roulette arrière bien placée.
Le Fab' se fait donc lâcher sur le HR200-108 par le Jean-Pierre. Avion lourd, peu puissant, pas spécialement excitant, mais spacieux et confortable pour voyager à deux. Tour de piste en dur, puis en gazonnée, puis un exercice de panne moteur. Ce Robin métallique est un vrai fer-à-repasser. Quoique, j'ai vu des fers-à-repasser planer mieux que ce truc.

Jour J

Réveil 3h30 pour aller bosser. Vers 4h30, en route vers le boulot, je croise 4 chats noirs au beau milieu d'un carrefour, les premiers êtres vivants de la journée. Certains, après cette rencontre, n'auraient peut-être pas osé monter dans un avion...
Dimanche matin de travail normal, à transporter quelques alcooliques à l'haleine aigre du foie sirosé. L'odeur est prenante et non, je vous promets qu'on ne s'y fait pas. Mais bref...

12h40, le temps de virer l'uniforme et sa cravate, et me voici à l'aéro-club.
Marie-Marie m'attend avec les sandwiches, l'avion est prêt, la nav aussi.
13h40, décollage pour un peu plus de 2 heures de vol, navigation sans histoire, un peu ralentie par un vent du nord-ouest.
En-dessous, bien que volant assez haut, on peut deviner la forte circulation de ce week-end classé "noir". En l'air, peu de trafic, le pied.

16h00, "posé pas cassé" à Rochefort.
L'avion, c'est génial. A peine plus de 2 heures pour faire ce qui aurait nécessité au moins 5 heures en voiture, voire plutôt 7 avec les bouchons de ce week-end. Et pas fatigués pour deux sous. Que du bonheur.
Dominique nous attend déjà et nous amène au terrain de Marennes. Piste un herbe un peu courte pour notre lourd HR200, mais idéale pour les Jojos de tous types, comme pour tout avion au rapport poids-puissance un peu plus "normal".
Ce dimanche, c'est la fête de l'aviation, à Marennes. Une ambiance simple et chaleureuse qui rappelle que "l'aviation légère et populaire" existe encore bel et bien, et qu'elle a toujours ses admirateurs...

J'ai l'impression que ce "jour J" aura duré 2 jours: grâce à l'avion, tout est possible!
Une journée de plus de 7 heures de boulot le matin, 2 bonnes heures de vol, puis un bon moment passé à Marennes, avant d'aller visiter Ronce-les-Bains (où nous logerons), d'y faire un bon repas, de retourner au terrain pour mieux garer le Gruman de Dominique, etc.
Ce n'est pas fini! Il est encore temps d'aller profiter d'un magnifique coucher de soleil depuis les remparts de la citadelle fortifiée de Brouage. Mais aussi, d'aller humer l'ambiance de la grève de La Tremblade by night, avec ses adorables petites baraques de pêcheurs (ou plutôt d'éleveurs d'huîtres), ses restos, ses moules cuites au feu des aiguilles de pin...

Plus tard, j'apprendrai qu'en visitant Ronce, je suis passé devant la maison de Jean Delemontez, Dieu vivant, créateur du Jodel. Si je l'avais su avant, j'aurais pris le temps de me prosterner en l'honneur de ce saint homme, lequel continue à innover et à faire évoluer l'aviation!

J + 1

Ne pas rater le Marché de Ronce-les-Bains. Des montagnes d'huîtres, de moules bien fraîches et appétissantes, de bestioles pleines de pattes et de pinces, de poissons divers et variés. Superbe.

Tombé amoureux la veille de ce coin, je retourne visiter, de jour, La Tremblade, sa grève, ses parcs à huîtres.
Je passe sur l'après-midi de plage, c'est banal, ça n'intéresse personne, mais ça fait du bien de temps en temps.

J + 2

Dominique nous prête sa voiture et nous retournons au HR200, à Rochefort.
Décollage pour un superbe, un magnifique, un splendide vol autour de Fouras, l'île d'Aix, l'île d'Oléron, la côte Sauvage jusqu'à Royan. Avitaillement du fer-à-repasser volant (quoique, néanmoins, de fort bonne volonté; brave bête, va...).
Retour en survolant la Seudre, son dédale de petites bicoques charmantes au milieu d'innombrables parcs à huîtres. Tout ce coin, autour de la Seudre, de Mornac à La Tremblade ou Marennes, est absolument magnifique.
Région que je ne connaissais pas, et dont je suis un peu tombé amoureux, moi qui ne suis pourtant vraiment pas un homme de la mer.

[Mode "rêve" On: un Jojo à Marennes, une petite baraque de pêche au milieu des étangs, un petit bateau au pied de la baraque... Que demander de plus?
Mode "rêve" Off.]

Avant de se poser de nouveau à Rochefort, un petit tour autour de Brouage, aussi sympa des airs que du sol.
1h35 de vol, et rien que du beau.

Après le repas (cf "le Marché de Ronce" ;-) ), visite de Mornac, village préservé aux très nombreux artisans.
Retour par les petites routes ou chemins, au milieu des parcs à huîtres et des baraques, toutes différentes. Pas simple de se retrouver dans ce labyrinthe, mais ce n'est pas grave, ce coin est superbe et s'y perdre est un plaisir.

Mais dites-moi... Nous devions partir au soir de J + 2, normalement?
Bin oui mais non. On est trop bien, on en profite encore un peu. Nous ne partirons donc qu'au matin de J + 3, voilà.

J + 3, donc...

Dominique nous ramène à Rochefort.
La nav est bien prête, on croit avoir déchiffré la carte correctement, tout va bien, on reprend donc les airs, non sans quelques regrets.
Sauf que voilà, "trop d'infos tue l'info", et la 500000è aéronautique, c'est quand même un bordel à décrypter, parfois. Et en décollant de Rochefort, en partant vers l'Est et en montant, montant... et bien, il y a une grosse, une très grosse zone militaire. Tellement grosse que je ne l'ai pas vue. Au moins aussi grosse que les remontrances du contrôleur militaire de Cognac qui, s'il l'avait voulu, aurait pu me sucrer ma licence pour un bon moment, et me ramener ainsi parmi les vulgaires automobilistes. Heureusement, un contrôleur est avant tout un homme, et souvent aussi un pilote, qui sait que la lecture d'une carte aéronautique en France devient de plus en plus impossible. Et qui sait aussi ressentir le malaise et la bonne foi de la voix qu'il entend, de l'autre côté de sa radio.
Merci Monsieur, j'étudierai mieux les planchers de vos zones, la prochaine fois, promis... Et puis, c'est encore en faisant des erreurs qu'on apprend le mieux, non? (*)

Bref, retour un peu en zigs-zags vers l'Auvergne, dus à une dérive capricieuse et un vent de nord-est qui ne nous permettra pas des records de vitesse-sol. Mais même sans embouteillage, aucune voiture n'irait de l'Océan à l'Auvergne en 2 heures et quart, n'est-ce pas?

L'essentiel des photos, à voir ici:
http://fabien.camus.chez.tiscali.fr/annexes/baladero/seudre05/index.html



(*) Bien entendu, les faits décrits ici se sont déroulés il y a plusieurs années, et il y a prescription depuis longtemps.
D'ailleurs, je n'ai jamais piloté de HR200, je ne sais même pas ce que c'est.

En fait, je ne suis même pas pilote, pour tout dire.

Je me demande même si la Seudre existe vraiment...



samedi, juillet 23, 2005

mercredi, juillet 20, 2005

Ces merveilleux Fous Volants...

Vendredi 15 juillet, Nevers.

Chaleur torride; besoin d'eau, beaucoup d'eau...
Assis à la terrasse du bar du RSA, sirotant un mélange de Fun-Tea et de flotte, je venais de passer un bon moment autour des Racers.
Exposés dans un parc ouvert au public, chacun pouvait les admirer de près. Rien que ça, c'était déjà formidable, à Nevers: les Racers n'avaient pas été mis hors de portée du visiteur moyen, tout-le-monde avait le droit de déambuler entre les machines!
Bien-sûr, il y a toujours de grands enfants qui ne peuvent s'empêcher de toucher un peu, c'est dommage mais compréhensible. De telles lignes, une telle finesse, une telle élégance... Comme pour une jolie femme, caresser avec les yeux ne suffit plus.

Parmi ces avions de course, si racés, on trouve quand même des styles très différents; au contraire des F1 automobiles dont chacune se ressemble, sauf le peinture et les publicités.
Tous sont beaux et impressionnants, mais je me suis particulièrement attardé sur deux d'entre eux.

L'un est celui de Vincent Martinez, mon "Régional de l'étape" à moi (ses avions sont au chaud à Issoire). Il a été parmi les premiers à lancer les "Courses de Racers" en France. Je l'avais vu évoluer quelques fois à Saint-Flour, et tout dernièrement, autour du Plateau de Gergovie, lors d'Aérolix 2005. Gergovie est d'ailleurs, à mon humble avis, un lieu à retenir pour de vraies courses futures: la situation en fait un site idéal pour les spectateurs, les avions pouvant passer beaucoup plus bas, tournant autour du plateau, sans le moindre risque et avec un volume immense pour dégager vers l'extérieur en cas se soucis.
Voir ces avions débouler dans un creux, au-dessus d'une rangée d'arbres, les voir virer autour de nous, presque à notre hauteur, doubler ici par l'intérieur ou là par l'extérieur, ce fut un spectacle qui a laissé sans voix bon nombre de spectateurs! Vraiment, il y avait un petit côté "Satanas et Diabolo", dessin animé de mon enfance que je regardais en mangeant, chez ma Nounou, où ces "Merveilleux Fous Volants" trouvaient toutes les astuces possibles pour griller les autres concurrents...
Cyrille, un des mes amis pilotes de l'aéro-club, a du me dire quelque chose comme: "Putaing qu'est-ce que c'était beau! Ca c'est de la vraie aviation! Faut que j'essaie ça, vraiment..."

L'autre avion sur lequel j'ai bavé un bon moment, c'est le "F-PVIT". Si mes souvenirs sont exacts, c'est bien celui-ci sur lequel il était écrit, discrètement: "Pilote: Xavier Beck".
Une machine moderne, aux lignes d'une finesse de grande et belle jeune fille, à la peau rigoureusement impeccable. Chaque moindre petit détail était pensé pour gagner un pouillème de noeud. Le profil de son aile, les courbes de son fuselage, des entrées d'air jusqu'à l'empennage, rien n'avait été laissé au hasard...
Hélas, ce vendredi, il n'y a pas eu de démo en vol. Dommage, car un avion est toujours plus beau en vol; alors un si bel avion au sol, devait être magnifique en l'air!

Assis à la terrasse du bar du RSA, sirotant toujours mon mélange de Fun-Tea et de flotte, c'est là que je l'ai reconnu. Comment reconnaître quelqu'un qu'on a jamais vu, ni même en photo? Je ne sais pas, mais c'est ainsi.
Dans sa combinaison d'organisateur, un grand bonhomme se tenait sous la Tour et contemplait, légèrement en hauteur, "son" rassemblement. Ce type avait un regard lointain, profond, de ce regard qu'ont ceux qui ont déjà eu l'occasion de voir la vie différemment, je ne sais pas comment l'expliquer. Et puis aussi, dans ce regard, un peu d'inquiétude (pourvu que ce rassemblement se passe bien!) et un chouillat de fierté (putain oui, ça se passe plutôt bien ;-))...
Le Monsieur est entré dans le hall, je l'ai perdu de vue. Quelques instants plus tard, il était sur ma terrasse, à un mètre de moi, vérifiant encore et encore que tout se passait bien. Il s'est tourné et j'ai pu lire sur sa combinaison: "Xavier Beck". J'avais raison.

Je n'ai pas osé me lever et le déranger. Que lui aurais-je dit? "Bonjour monsieur Xavier, je suis un obscur petit pilotaillon qui vous lit depuis quelques années sur le Forum FFA et qui suit avec admiration votre passion pour l'aviation et les courses de Racers. Félicitations pour l'organisation de ce RSA, c'est vraiment super..."
J'aurais pu dire ça. Je ne l'ai pas fait. Xavier devait être bien assez occupé comme ça.

Aujourd'hui, le superbe avion est cassé. Tant pis.
Mais le Xavier n'est pas trop trop cassé, et c'est vraiment le principal.
Très vite, il va remettre les pieds dans un avion, racheter un autre Racer ou en construire un nouveau, encore plus beau, encore plus fin, avec l'expérience de ce qui n'allait pas sur le précédent.
On l'attend tous de pieds fermes. Cette fois, je verrai son avion voler. Et cette fois, je trouverai le courage d'aller le féliciter après son vol, et le remercierai pour le si beau spectacle, et pour nous faire rêver.

Merci Xavier, Vincent et les autres. A bientôt.

Quelques photos des Racers (au sol), à Nevers, ici:
http://fabien.camus.chez.tiscali.fr/annexes/baladero/nevers05/index.html

lundi, juillet 11, 2005

Whisky Romeo Zulu

Je viens de voir un très, très bon film.

L'histoire, véridique, vous la connaissez: un pilote d'une compagnie sud-américaine dénonce le traitement des pilotes comme des avions et annonce une inévitable catastrophe... Catastrophe aérienne qui finira par arriver, peu de temps plus tard.
Pourtant, ce n'est en rien un "film-catastrophe", justement! L'accident n'est que la toute fin du film, l'essentiel étant le cheminement et l'aveuglement qui mènent à cette fin tragique.

Ce film est intéressant pour tout public, puisqu'il ouvre les yeux sur certains aspects du transport aérien. Il ne manque qu'un parallèle avec quelque accident plus récent, en Egypte par exemple, dont les mêmes types de causes ont *probablement* mené aux mêmes conséquences. (Cependant, l'enquête n'étant pas -que je sache- terminée, voire délicatement étouffée, le rapprochement aurait peut-être été risqué... A nous de le faire!)

Ce film est beau, pour nous passionnés des airs, car seul un pilote pouvait réussir de cette manière les scènes se déroulant autour ou dans l'avion. Les gestes sont précis, réalistes, professionnels. Certaines images en vol sont magnifiques et rappellent vraiment quel est "le plus beau bureau du monde", et pourquoi certains sont prêts à tout pour le conserver.
D'aucune manière, Enrique Piñeyro (réalisateur et acteur de son propre rôle) ne se fait passer pour un héros. Il est simplement celui qui refuse de voler à n'importe quel prix, qui refuse d'enfreindre les règles. Il est *le vrai* pilote *professionnel*. Le professionnel qui ne transige pas avec la sécurité.
Il n'est pas un héros puisqu'il n'a pas pu faire éviter la catastrophe. Mais son attitude, son témoignage aux procès, et maintenant son film, seront peut-être de modestes éléments qui en éviteront d'autres, ce que nous ne saurons jamais.

Merci Enrique.
Excellent réalisateur, Grand pilote.

Allez voir "WRZ"...
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=59127.html



samedi, juillet 09, 2005

J'ai 40 ans mais ça devient dur !

Côté boulot, je n'ai pas à me plaindre, je n'en manque pas.
Notre tramway clermontois connaît un succès grandissant! Bien qu'ayant acheté des rames supplémentaires et augmenté la cadence aux heures de pointe, il est souvent archi complet.
La deuxième ligne est terminée, l'inauguration a eu lieu l'automne dernier. Tant mieux, parce que pour rouler en bus dans cette zone, c'était galère.
En tout cas, les travaux n'étaient pas encore achevés que nos politiques visionnaires nous présentaient déjà des projets de troisième ligne de tram, reliant à bonne vitesse Cournon et La Pardieu. Il était temps, l'axe Cournon-Clermont étant saturé depuis pas mal d'années...

En bus aussi, on est bien chargé. Les vieux articulés Agora sont en fin de vie, les services techniques font se qu'ils peuvent pour les maintenir en fonctionnement, en attendant leur remplacement progressif par les nouveaux articulés, à propulsion électrique alimentée par une
pile à combustible. On en a déjà depuis quelques années, mais comme toute nouvelle technologie, ça cafouille pas mal.
Heureusement, il reste nos bus au Gaz Naturel de Ville! Les premiers modèles sont aussi en fin de vie, mais les autres fonctionnent plutôt bien, même s'il a fallu en changer des morceaux, les premières années.
Le Syndicat Mixte a investi dans une seconde station de production "GNV", si bien qu'on a dépassé les 120 "bus au gaz".
Les autres sont donc les "bus à pile", mais souvent en panne... Du coup, il faut continuer à faire rouler les vieux bus au gasoil qui nous restent, ce qui coûte les yeux de la tête de l'entreprise.

Et oui, (j'y arrive, vous deviez vous demander où je voulais en venir) car le prix du gasoil devient prohibitif. Tout comme celui des autres carburants de même provenance.
Petit retour en arrière:
Il y a une dizaine d'années, le prix du baril de pétrole recommence à flamber. Les américains squattent en Irak, c'est le bordel, ça pète en Espagne et "vigipirate" veille, en France. Un an plus tard, les bombes sont pour Londres. Les marchés rechutent, le pétrole grimpe.
L'OPEP commence à annoncer qu'au rythme actuel (2005), elle ne pourrait pas répondre à la demande pendant plus d'une douzaine d'années... et continue progressivement de fermer les robinets.
Logique: autant faire durer les réserves le plus longtemps possible, quitte à vendre 3, 4, 5 fois plus cher pour compenser les rentrées de devises!

En 2006, la situation politique internationale se calme, à l'exception du bourbier irakien. Les bombes du métro londonien n'ont servi à rien, bien entendu et heureusement! La sécurité se relâche, "vigipirate" repasse à l'orange et... à l'automne: trois bombes à Paris, une autre à Lyon. Histoire de rappeler que les terroristes sont toujours là et que la France n'est pas plus à l'abri que les autres, d'autant qu'elle a toujours des militaires en Afghanistan.
Le cours du pétrole, lui, en profite... En 2007, mon litre de SP95 atteint les 2 €uros, un simple aller-retour en BM pour aller bosser me coûte plus de 7 €uros.
En 2010, on en est à 3,6 €uros le litre. Les constructeurs commencent enfin à proposer des voitures utilisant d'autres sources d'énergie, dont cette fameuse "pile à combustible" et ses réservoirs d'hydrogène. Mais qui peut se les offrir? Pas moi... La BM a rendu l'âme depuis longtemps et j'ai du me contenter, comme presque tout-le-monde, de racheter une
voiture d'occasion à propulsion "traditionnelle".
S'il fait beau, je prends la moto, l'aller-retour me revenant à moins de 9 €uros; sinon, c'est la voiture, et c'est plutôt 13 €uros...

Voilà pourquoi nos transports en commun connaissent autant de succès. Le français moyen n'a plus les moyens, justement, de remplir trop souvent le réservoir de sa voiture; il la garde pour les occasions exceptionnelles, les week-end, les vacances.
Quant à moi, je suis toujours aussi au calme à Busséol, un des rares villages de l'agglomération qui ne soit desservi par aucune ligne de bus. Du coup, ça ne s'est pas trop construit, ça reste encore un petit village de taille humaine, un peu oublié.
Vivre à la campagne, c'est bien, mais hélas, il faut toujours faire le trajet pour aller travailler!


Ce matin de Juillet 2014, comme les deux matins précédents et comme de nombreux autres auparavant, je suis réveillé par l'agitation du dépôt de Champratel.
J'ai réussi à m'habituer aux premiers trams sortant vers 3 heures et à me rendormir; j'arrive aussi à ignorer les premiers bus... Par contre, vers 6 heures, tous les bus tournent, ça bouge partout, inutile de vouloir résister plus longtemps. Je sors de mon sac de couchage, dégonfle le matelas, enfile un jeans et, affaires sous le bras, vais rejoindre les vestiaires.
Heureusement, nous avons tout le confort sur place: de quoi prendre une douche et se faire un bon petit déjeuner. Dans mon casier, au vestiaire, j'ai même un stock de mes boites de céréales favorites.
Ensuite, je tente d'aller terminer ma nuit sur les confortables sièges de la salle de repos. Mais les collègues travaillant en plusieurs vacations viennent m'y rejoindre après la fin de l'heure de pointe matinale, vers 8h30, afin d'attendre la seconde partie de leur service.
Ca bouge, ça ronfle, c'est pas l'idéal...
Je ne sais pas combien de temps vais-je pouvoir tenir le rythme. Je travaille essentiellement du soir, et je suis toujours un aussi gros dormeur, ce qui ne s'est pas arrangé avec l'âge; ici, je n'arrive pas à faire des nuits suffisantes.

Mes chefs doivent bien se douter que je passe des nuits dans les vieux bus, au fond du parking. Pour l'instant, ils ferment les yeux, d'autant plus qu'ils connaissent eux-aussi des problèmes de budget. Hélas, d'autres conducteurs sont obligés de faire comme moi, et si nous devenions trop nombreux à prendre cette habitude, je crains qu'une interdiction plus ferme ne vienne nous forcer à trouver d'autres solutions!
L'idéal serait de pouvoir squatter la salle de repos toute la nuit, mais de cela, la Direction ne veut pas entendre parler. Hors de question de laisser du personnel dans le bâtiment pendant la nuit! Pourtant, celui-ci fermant à 1 heure du matin pour rouvrir à 3 heures, la période d'inactivité est toute symbolique...

Depuis cet hiver, le carburant a pris un nouveau coup de fouet. L'indispensable SP95 coûte aujourd'hui 7€20.
Il y a quelques années, j'ai réussi à changer ma vieille Transalp pour une BM d'occasion, une 850 RT fiable et peu gourmande. Un aller-retour entre Busséol et Champratel me revient quand même à plus de 17 €uros, rien que pour le carburant.
Si je dois prendre la voiture, ça me fait environ 26 €uros pour avoir simplement le droit d'aller bosser. A environ 100 €uros nets par jour travaillé, près du quart de mes revenus part en carburant; sans m'autoriser aucune ballade ni aucun extra...
Pourtant, il faut bien continuer à vivre! Pouvoir faire un saut au ciné ou au resto, une fois de temps à autres; rendre visite aux amis, passer à Aulnat voir ce qu'il reste des aéroclubs.

Côté budget, tout ne s'est pas vraiment passé comme prévu.
Les remboursements pour la maison ont augmenté avec l'inflation et la hausse des taux d'intérêt (mon crédit à taux variable, c'était super, il y a dix ans... mais pas aujourd'hui!). A l'époque, j'avais pensé que, dans tous les cas, mon salaire suivrait lui-aussi l'inflation. Hélas, depuis que T2C ne s'appelle plus T2C et que les salaires ont été harmonisés avec les autres réseaux du groupe européen qui nous a rachetés, mes revenus ont stagné... mais pas mes dépenses!
J'avais espoir, en essayant d'être un bon élément, de prendre un peu de galon et de compenser ainsi mon pouvoir d'achat. Mais là encore, rien ne se déroule comme prévu. Les nouveaux agents de maîtrise qui débarquent à Clermont viennent des autres réseaux, et les nôtres doivent choisir entre mutation ou mise au placard.
Quant aux conducteurs qui, comme moi, espéraient faire carrière, bien peu arrivent à percer. Il doit bien y avoir une méthode, mais je n'ai toujours pas compris laquelle! Dénoncer ses petits camarades, peut-être, casser du sucre sur le dos des copains, vendre son âme au diable, ça doit être ça. Dans ce cas, très peu pour moi...
Bref, financièrement, ça coince.

Voilà pourquoi j'ai du m'adapter.
Ne pouvant plus m'offrir des allers-retours journaliers, je fais des échanges avec les collègues pour essayer de travailler 5 à 6 jours de suite, puis d'avoir 2 ou 3 jours de repos consécutifs, par exemple.
Ainsi, depuis cet hiver (qui a été, coup de chance, particulièrement doux), je viens au boulot pour plusieurs jours et je m'installe pour les nuits dans les plus vieux bus, ceux qui servent le moins souvent et qu'on ne met pas en service à 4 ou 5 heures du matin.
Comme je suis là toute la journée, j'en profite pour faire, lorsque c'est possible, quelques heures supplémentaires. Parfois, un tour de tram entre 7 et 8 heures, avant d'aller me rendormir tant bien que mal, ça permet de boucler à peu près les fins de mois...
Ce qui m'inquiète, c'est que je ne sais pas combien de temps va-t-on m'autoriser à vivre comme ça. Et si le prochain hiver est plus rude, je me vois mal dormir dans un sac de couchage au fond d'un bus glacial plein de courants d'air.

Une solution serait d'acheter un vieux camping-car. Il y a dix ans, ça se vendait comme des petits pains; aujourd'hui, la majorité des français n'arrive plus à leur remplir le réservoir pour partir en vacances. Du coup, on doit en trouver pour pas trop cher; mais "pas trop cher", quand il n'y a plus de sous, c'est encore "trop cher"!
Il va falloir faire encore plus d'heures sups, se faire payer 2 semaines de congés sur les 5 qu'il nous reste annuellement, gratter les fonds de tiroir et trouver un engin en fin de vie. Qu'il soit simplement capable de faire le trajet une fois jusqu'au fond du parking du personnel, et je ne lui en demanderai pas plus. Il ne se sentira pas tout seul, il y a déjà bon nombre de collègues qui vivent sur place la plupart du temps, dans les mêmes conditions...

Pourquoi ne pas déménager, me direz-vous?
Et bien, parce que d'autres ont eu la même idée avant moi. Avec le coût du carburant augmentant, beaucoup sont revenus s'installer au plus près de l'agglomération clermontoise. Le prix des maisons dans les petits villages comme le mien a lourdement chuté, et je continue donc à rembourser cher une bicoque qui ne vaut plus grand chose. A contrario, le moindre petit appartement ici, entre Riom et Clermont, vaut maintenant plusieurs fois le prix de ma maison!
Cournon, Clermont, Riom, toute l'activité du département se concentre aujourd'hui sur cet axe, qui constitue une seule et même agglomération. Parallèlement au rachat de T2C, notre réseau a aussi fusionné avec celui de Riom, dont les lignes ont été adaptées pour compléter les nôtres.
Et moi, au milieu de tout ça, comme bon nombre d'autres personnes, je suis coincé.
Il va falloir s'adapter tant bien que mal, voilà tout.
Continuer à survivre...

@ suivre... peut-être...


Le dépôt de Champratel en construction, 9 ans plus tôt.

samedi, juillet 02, 2005

Discussion banale... et pourtant ?

Je ne résiste pas à l'envie de retranscrire ici une suite de mails échangés en quelques minutes avec mon ami Georges.
Georges est médecin, pilote d'hélico, et a un coeur "grand comme ça".
Discuter avec lui est toujours un bonheur, j'espère que nous aurons l'occasion de voler en hélico de nouveau.
Si je suis breveté un jour, il sera mon premier passager.

Ca commence de manière anecdotique.
Suite à un article de presse parlant de la base aérienne "secrète" de Villacoublay, "non indiquée sur les cartes et les routes", j'avais signalé qu'on la trouve aisément sur Google en photo-satellite...

<<
Fab': "Villa" et son golf, dont parlait un certain article paru récemment...
http://maps.google.com/maps?ll=48.770070,2.200656&spn=0.022531,0.031586&t=k&hl=fr
Pour une base "non indiquée sur les routes", le secret, c'est raté !

Georges: Effectivement sur le site de Michelin, elle n'y est pas, je me marre!
Ils sont vraiment cons les mecs chez nous!

F: Quand la république bananière est dépassée par la technique...
;-)

G: Entièrement d'accord!
Alors ça avance les saines lectures d'hélicothérapie ?

F: Sûrement mais doucement...
Boulot, aéroclub, etc...
Demain ya "Aérolix" * sur notre plateau de Gergovie, j'y suis la journée sur le stand des aéro-clubs...
(* spectacles aériens de toutes sortes: avions, hélicos, ulm et oies, voltige, passage de PAF, cerf-volants, radio-commandes, etc etc..... tout ce qui vole ou presque)

G: Hélicos: Aïe !
Demain on va un peu transpirer et éviter les grosses machines des cakes de F1 qui vont ou viennent pour le grand prix de France!
Va y avoir de la caillasse en l'air!

F: Parce que tu vas dans le coin en hélico?

Je me souviens d'être passé quelques jours avant le GP, une année, sur le terrain de Nevers.
On y voyait quelques jolis jets, les hélicos n'étaient pas encore arrivés.

Le soir, alors que je déposais mon PLN pour revenir de nuit sur Clermont, deux bombes sexuelles attendaient au bord du parking, alors que toutes les installations étaient fermées...
Un Learjet arrive, se pose, roule au parking, ouvre la porte sans couper les moteurs et embarque les deux bombes atomiques. Sans doute des call-girls de luxe.
Tout un monde que je ne connais pas et qui me dépassera toujours...

G: Monde de connards, si j'avais autant de fric j'irais pas me taper des putes à ce prix là!
Mon gamin travaille sur un bateau comme cuistot, à Monaco, même topo des poufs rien que des poufs, et quand ils vont en croisière, ils font Monaco Cannes, tu vois le genre!

F: Vi ça me fait vraiment pas rêver.
Je préfère largement mon honnête petite vie, même si je peux pas forcément *tout* me payer *pour l'instant* ;-))

Dans le même genre, j'ai une copine (jeune pilote navion de 18 ans) qui a eu l'occasion de discuter pendant plus d'une heure avec le pilote d'un Falcon 10 d'un petit-fils Dassault (cette semaine, au Bourget)...
Et il lui a raconté à quel point il était méprisé, traité comme un larbin-moins-que-rien. Il l'a dégoutté du boulot de pilote d'affaire pour un moment!
Monde de connards, comme tu dis. Restons comme on est.

G: Tu sais, comme je dis: l'amitié, les rencontres et les vols ça remplace pas mal de choses!
Le fric ça réussit pas à certains!
>>

dimanche, juin 26, 2005

Japonaiserie délicieuse.

The Taste of Tea, de Ishii Katsuhito.

Les Poupées Russes: 504 salles en France.
The Taste of Tea: 10 salles...

La première demi-heure est un peu lente à passer, on met du temps à rentrer dans le film. D'ailleurs, j'en ai entendu quelques-uns sortir... Ceux-là ne sauront pas ce qu'ils ont perdu, et je m'en vais essayer de leur faire regretter de n'avoir pas su prendre le temps de percer l'atmosphère du film, de n'avoir pas essayé d'entrer s'asseoir à la table de cette famille japonaise pour partager avec elle un bol de riz et quelques tasses de thé...

D'abord, on rentre au coeur de ce qui semble être une campagne japonaise "moyenne", traditionnelle mais sans excès, moderne mais pas trop. L'agitation de la ville reste à l'écart, bien que proche.
Ce petit coin de campagne est filmé tout en douceur. De jolis plans, de belles photos, mais aussi des scènes particulièrement naturelles, on pourrait presque avoir l'impression de faire du tourisme dans une région sans touriste. Le train de banlieue est omniprésent, le bête pont de béton et ses fils électriques, l'épicerie ou le petit bar du coin. Il n'y a pas cette volonté excessive de chercher à tout rendre "beau", il y a simplement une volonté de montrer, de rendre familier, d'inviter le spectateur.

Il parait que ce film est l'adaptation d'une Manga. Pas étonnant. Côté histoire, on a l'impression que ça va dans tous les sens sans vouloir aboutir nulle part.
Pourtant, petit à petit, des vies se recoupent, des mystères s'expliquent, tout prend forme. Il faut juste faire l'effort d'accepter l'invitation, d'accepter de faire partie de cette petite famille, le temps d'un film.
Et on ressort heureux, détendu, "zen". Ca marche...

Fête du Ciné et Franchouillardise.

Je me souviens d'un temps, pas si lointain, où pour les trois jours de la "Fête du Cinéma", on payait un passeport au prix d'une place "plein tarif", soit entre 35 et 38 francs (environ 5,5 €uros), et les places suivantes à 10 francs (1,5 €uro)...
Ce matin, j'ai payé le passeport 8,2 €uros (+ 50 % en quelques années!!), et le second film 2 €uros.

Les Poupées Russes, de Cédric Klapisch.

Ce n'est pas exactement "la" suite de l'Auberge Espagnole.
C'est la vie de Xavier, cinq ans après ses aventures barcelonaises, entouré de quelques-uns des personnages du premier film.
C'est sympa, c'est frais, la réalisation est toujours aussi originale, les acteurs sont parfaits, et pourtant...
Ca se passe autant à Londres qu'à St-Petersbourg ou à Paris, mais ça reste quand même très franchouillard.
Les filles y sont belles et joliment photographiées, on rêverait tous de rencontrer un mélange de Wendy, de Natacha et de Celia (argghh!)... Mais à part ça, faut pas y chercher un message subliminal.
Bref, on peut y passer un bon moment, mieux vaut aller voir ça que de s'abrutir devant les conneries monstrueuses (genre "Brice de Nice"?) produites uniquement pour le pognon.

lundi, juin 13, 2005

dimanche, mai 29, 2005

J'ai honte.

Voilà. C'est tout simple.
Je suis fier d'avoir voté "Oui" et d'avoir, depuis des mois, incité mon entourage à faire de même.

Mais 55% de mes concitoyens ont voté autrement. Pour la plupart, ils n'ont pas vraiment voté contre l'Europe, ni même contre le traité Constitutionnel; ils ont surtout voté contre une politique intérieure qui ne leur convenait plus... Il n'ont pas répondu à la question qui leur était posée, mais ont profité de l'occasion pour dire "Non" à tout le reste...

Malheureusement, c'est toute l'Europe qui va en pâtir.
J'ai honte de ce choix, car je me sens depuis bien longtemps profondément Européen. Et je ne voudrais surtout pas que mes autres amis Européens, non Français, croient que ce vote est un rejet de l'Europe et de ses habitants.

Chers Reinhard et Françoise, Laura et ses parents, Tamara, Wenke, Peter, Ans et Ron, Maria, Mikaella, Claudia, ainsi que tout plein d'autres que j'ai eu la grande chance de rencontrer, n'allez surtout pas croire que les Français vous rejettent.
Non, je suis sûr qu'ils vous aimeraient aussi, s'ils vous connaissaient.

Ce soir, si je pouvais abandonner ma nationalité Française pour ne plus être qu'Européen, je le ferais volontiers...

Amitiés.

vendredi, mai 27, 2005

Connaissez-vous Bruno ?

... Bruno Bozzetto!
www.bozzetto.com
(Visitez le site en version Italienne, c'est bien plus sympa et tout-à-fait compréhensible.)

Il y a quelques années, en fouinant sur le web, j'étais tombé sur une petite animation en "flash", assez tordante: "Yes & No".
"Un film stradale diseducativo", musique de Roberto Frattini. Excellent...

Bozzetto a créé dans différents styles. On trouve sa biographie sur le site, ainsi qu'une filmographie impressionnante, dont de nombreux dessins animés.
Mais pour profiter à fond des fonctionnalités du Net, les animations en "flash" sont formidables.
Voir la page "Flash Films", donc, où de nombreuses petites créations peuvent être visualisées...

L'une des plus anciennes (99) pourrait pourtant être tout-à-fait d'actualité, et ne nécessiterait que quelques modifications pour s'appeler, par exemple, "Europa & Francia".
Ne la ratez pas: "Europa & Italia".

Ce sont toutes ces délicieuses petites différences qui font l'Europe que j'aime.
La Constitution pour laquelle nous devrons voter, dans deux jours, laisse la place à ces différences, tout en consolidant nos points communs.
Elle est un bon compromis, un juste milieu pour lequel j'irai voter "Oui", sans regrêt ni arrière-pensée.
Grace à elle, j'aurai un peu plus l'impression d'être un citoyen du même pays que Bruno, tout en gardant nos différences culturelles.
Grace à elle, je pourrai élargir mes horizons encore plus facilement et librement.
Chaque pays de l'Union sera aussi le mien, qu'il me tarde d'aller découvrir ou redécouvrir...


dimanche, mai 22, 2005

A qui la faute...?

Samedi après-midi, ligne 10, quartier des "Tamaris".
Monte une petite-mamie...

"- Comment dois-je faire pour aller à Aubière?
- Aubière? Ca dépend à quel endroit...?
- Alors je change à Jaude, c'est ça?
- Euh non, à quel endroit voulez-vous aller, à Aubière?
- Mais après, quel bus je dois prendre, pour Aubière?
- (en lui criant dans l'oreille) A QUEL ENDROIT ALLEZ-VOUS, A AUBIERE??
- A la Pardieu.
- La Pardieu, c'est sur Clermont, pas sur Aubière!
- Hein? C'est que je suis un peu sourde maintenant...
- (un peu?) LA PARDIEU, C'EST A CLERMONT, MAIS CA DEPEND... A QUEL MAGASIN ALLEZ-VOUS?
- Au Leclerc... C'est pas sur Aubière?
- NON, JE NE CROIS PAS... PRENEZ LE 13, C'EST CELUI QUI PASSE LE PLUS PRES!
VOUS CHANGEZ A BALLAINVILLIERS ET VOUS PRENEZ LE 13 DANS LE MEME SENS.
- Ah merci bien... Si vous saviez, comme c'est difficile, pour moi..."

On s'approche de la place de Jaude, et bien évidemment, petite-mémé se lève pour descendre.
Inutile que je tente de l'appeler, elle n'entendra pas... Heureusement, elle jette un oeil vers moi pour être sûre, et j'ai le temps de lui faire un grand signe "NON" de la tête!
Ouf, elle a compris et se rassoit...

Un instant plus tard, alors que j'attaque le boulevard Desaix, elle rapplique à l'avant.
"- Je descends où, alors?
- A Ballainvilliers, prochain arrêt.
- Vous dîtes??
- AU PROCHAIN ARRET. ET VOUS PRENEZ LE 13 DANS LE MEME SENS.
- Ah très bien, dans le même sens, et j'attends le 7, alors...
- NON LE 13, VOUS ATTENDEZ LE TREEEIIIIIIIZZEEUUUUUUU!!!
- Ah oui le 13, merci... Si vous saviez comme je suis embêtée, avec ce Passe-Bus... C'est que, j'ai une toute petite retraite, je suis toute seule, je n'y arrive plus! Tenez, ma voisine, elle avait une bonne situation, elle a une bien meilleure retraite que moi, elle m'a dit d'aller au service social, là, que si elle avait eu son abonnement gratuit, je l'aurais bien aussi. Et bien j'y suis allée, et il paraît
que je dépasse! C'est ridicule, je touche presque rien, bien moins qu'elle, pourtant...
- ...
- (en regardant à gauche du boulevard) Pensez-vous, je travaillais ici, à la Préfecture. Mais j'ai juste une toute petite retraite de simple dactylo, je n'y arrive plus, moi! Comment je peux faire, pour ce Passe-Bus?
- Vraiment aucune idée, M'dame..."

Je regarde ses petites mains toutes décharnées, faibles et tremblantes, qui s'agrippent à mon portillon comme on s'agrippe à la vie.
Je regarde son maigre visage, à la peau malade et par endroits décolorée, aux sourcils disparus mais quand même dessinés par un léger trait de maquillage.
Je regarde ses yeux tout clairs, tout doux. Elle pleure.

"- Je sais pas, M'dame, je sais vraiment pas. On arrive.
- Vous savez pas? Merci quand même, dit-elle de sa petite voix fluette et grelottante, à peine perceptible..."

A qui la faute, disais-je?
Certains vont accuser Raffarin, comme pour la canicule.
D'autres vont accuser l'Europe, et trouver une raison de plus, imbécile et sans rapport, pour voter "non".
Je ne suis pas certain qu'il faille trouver un fautif, d'ailleurs.
La société évolue, nos moeurs changent, point.
A moi, la solitude convient tout-à-fait. Mais pour certains, c'est dur.
Je connais une autre grand-mère qui, elle, a ses oreilles mais plus ses yeux. Elle a pleuré aussi et me fait penser à cette petite mémé.
C'est la vie.

mardi, mai 10, 2005

Amertume...

Mauvaise semaine.
Il ne faudrait jamais prendre de vacances...

Premier jour de congés, mon ch'tit avion préféré achève sa vie dans un champ, à quelques kilomètres de chez moi.
Adieu, Charlie-Novembre. J'ai à peine eu le temps de commencer à te connaître.
Je crois que je vais arrêter les comptes-rendus enthousiastes de mes vols en avion, ça porte malheur...

Quatrième jour, le chat de mon frangin, adorable petite bête innocente ne demandant que de l'affection (et, accessoirement, aussi un peu de bouffe) se fait buter devant la maison, alors qu'il visitait Busséol by night.
Ce n'est pas que ce soit les miaous qui manquent, par ici, mais bon...
C'est à se demander si les chats ne valent pas mieux que les hommes, parfois.

Cette semaine, reprise du boulot.
Enfin, LA note de service que j'espérais est sortie:
"Appel à candidature pour 8 postes de formateur tramway, débouchant sur des emplois de régulateur tramway, etc..."
Exactement ce qu'il me fallait. Exactement ce dont je rêvais depuis des mois.
Je souhaitais faire partie de ces premiers sélectionnés, ceux qui devront découvrir le Tram et savoir l'enseigner aux autres conducteurs. Ceux qui, par la suite, participeront activement à son exploitation. Je voulais tout faire pour être le meilleur, me donner les moyens de ma réussite.
"Ces postes sont ouverts aux conducteurs ayant plus de 4 années d'ancienneté..."
Et merde, je n'en ai que deux.
Le Tram, c'est maintenant qu'il se prépare. Dans deux ans, les opportunités ne seront plus les mêmes...
Gamin, j'ai souvent entendu: "La valeur n'attend pas le nombre des années."
Dans ma boite, si.

mercredi, avril 27, 2005

Petit vol plaisir

Hier, loin des préparatifs du monstre à 22 roues, j'ai profité du beau
temps auvergnat pour continuer les essais du ptit'navion à 2 roues et demi.
Mon frangin a 22 ans, mais s'il a volé une fois ou deux sur Ryanair, il
n'est par contre jamais monté dans un Jojo. L'occasion est donc toute
trouvée pour le réquisitionner.
A mon avis, on n'en fera pas un pilote, faut pas pousser quand même...
Mais je crois qu'il a bien aimé le vol. Plus que le 737, dirais-je même,
d'après ce que j'ai compris...



Après décollage, prise de cap vers mon village, juste pour voir mon
terrain de jeu d'en haut, voilà, hop. Juste par plaisir, quoi...
Puis direction le Sancy, en faisant des virages par ici, des virages par
là, pour voir ci ou pour voir ça, ou... simplement par plaisir...
Ah, ici ça ne monte pas, pleine puissance (heu.....) et en essayant de
garder une vitesse potable, ça chute même un peu...



Hop, d'un coup, acsenseur! Ca grimpe tout seul, 300, 400
mètres/minutes!! Il y a de la bonne pompe dans ce coin, dommage que je ne sache pas encore comment ça s'enroule, une pompe... Mais bon, quel plaisir!
De quoi? Tu veux voir le lac Pavin de ton côté? Pas de problème, on vire autour, voilà voilà.



Et puis on s'en fout, il y a au moins 3 heures de pétrole, personne ne
nous attend, c'est cool.
Alors on zigue-zague, on gratte un peu le caillou (enfin, pas trop près
non plus!), on admire, on se fait secouer à peine un chouillat, juste ce qu'il faut, quoi...



Et puis Orcival, Cordès, on longe la Chaîne des Dômes.
- Allez tiens, prends le manche!
- Heu, qui, moi?
- Bin pourquoi, il y a quelqu'un d'autre? C'est pas dur, tu pousses, ça descend, tu tires, ça remonte, etc...
Pas trop rassuré quand même, le frangin, qui trouve qu'on est comme
suspendu à un fil, et que ça fait bizarre...
- Tu sais quoi? Ca plane vachement bien, un Jojo, regarde... (Et hop,
réchauff' carbu, gaz plein réduits.) Tu vois, on tombe pas, on n'a que
l'embarras pour choisir un champ, on peut même chopper l'A89 en
construction, no problema...
- Ah oué c'est vrai, remarque...



Tranquillou, je recontacte Clermont, on rentre peinards. Je n'ai pas
regardé la montre du vol. On s'en fout.
Je vole, ce Jojo est une perle, je retrouve avec lui le plaisir du
pilotage, le plaisir d'être en contact avec les éléments, de sentir
l'air contre lui comme s'il était mon prolongement.
L'intégration se fait vite, hop, il tourne comme une horloge, la vitesse est parfaite, la finale est bonne, donc l'attérro peut se faire.
Pour un peu, j'aurais presque pu laisser Charlie-Novembre se poser seul.
Je n'ai rien eu à faire qu'à réduire, zou, il se pose tout seul, cet avion.
Ah! On lui en a fait voir, ces dernières années. On s'est un peu foutu
de lui! Mais là, depuis que quelques bénévoles à la fibre mécanique se sont remis à le chatouiller, il a envie de faire plaisir, à son tour...
Au hangar, un bon nettoyage. Il a été tellement sympa avec nous, on lui doit bien ça.
Ce vieux truc aime voler, et aime le faire partager.
Ca se sent, ce vieux truc a une âme...

dimanche, avril 24, 2005

Sacrée bouteille !

A chaque ligne sa clientèle...
Sur les 2 et 4, ce sont les mignonnes petites jeunes (ah...... (soupir...)). Sur la 8, ce sont les papis-mamies. Bon, il n'y a pas que ça, bien-sûr; mais disons que c'est une clientèle bien représentée...

Décembre 2004. Aujourd'hui, ligne 3, bon compromis entre "petites jeunes" et "papis-mamies"...
La "3" a une bonne partie de son parcours en commun avec la "8", et transporte elle-aussi les p'tits vieux des quartiers des Bughes ou de la Glacière.

Venant du centre-ville, me voici donc arrivant avec un articulé (un "accordéon", comme disent les clients) à l'arrêt "Chateaubriand", où attend de pied ferme une petite mamie.
Enfin, de pied ferme, façon de parler... Parce que Petite-Mamie est à peu près aussi stable qu'un bébé faisant ses premiers pas!
En plus, l'arrêt Chateaubriand, quand on a du mal à lever une jambe plus haut que trois centimètres, c'est vraiment le pire qu'on puisse choisir: mal aménagé et sans trottoir adapté.
Bref. Je m'arrête le plus près possible, là où le trottoir fait quand même un semblant de marche. Difficilement, Petite-Mémé traîne ses vieilles pattes jusqu'à la marche, puis lève péniblement un pied vers l'entrée du bus.
Dans un douloureux effort, Super-Mamie tire sur ses bras tout en poussant sur la première jambe pour arriver à soulever sa raide carcasse et l'introduire dans mon bus salvateur.
"- Ah merci, vous êtes bien mignon, c'est que vous savez, à mon âge, ça devient dur..."
Et Mémé de se traîner jusqu'au premier siège, avant de recommencer à me raconter sa vie.

"- Ouh, c'est qu'il faut que je fasse gaffe, parce que la dernière fois que j'ai discuté avec un chauffeur, oh vous savez, c'était juste pour lui demander si je pouvais descendre par l'avant, c'est plus facile pour moi, enfin vous comprenez... Et bien, une voisine a du me voir, parce que ça a raconté dans tout l'immeuble que je draguais les chauffeurs de bus, vi vi vi!
- (moi) Oh...
- Et puis bon, comme j'suis toute seule, forcément, des fois je dois demander de l'aide, c'est bien normal.
- Bien-sûûûr...
- Et bien, croyez-vous que ces connasses ont pas autre chose à faire? Non non, faut qu'elles jasent, qu'elles inventent des choses, qu'elles disent du mal!
Tsss, si on les écoute, c'est à croire que je me serais tapée tous les hommes du quartier! Sans compter les chauffeurs de bus!
Pensez-vous... Qui voudrait d'une vieille comme moi, hein??
- Une vieille? Où ça, une vieille?
- Hi hi hi, vous êtes mignon, mais j'ai plus de 80 ans, vous savez!
- Nooooonn.........
- Enfin quand même... Vous vous rendez-compte? Dire des choses sur les gens, comme ça! Ah elles aiment ça, foutre la merde (texto)!
Moi j'm'en fous, de c'que font les autres! C'est pas moi qui irais raconter des conneries comme ça, non mais vraiment!!"

(Trois arrêts plus tard...)
" - Dites, vous repassez dans l'autre sens, après?
- Heu... Voui enfin, dans un moment, le temps que j'arrive au terminus, j'attends une vingtaine de minutes, et je reviens, oui... Mais euh... Vous revenez à peine des courses, et vous allez repartir dans l'autre sens?
- Ah, vous verrez bien. Vous m'attendrez bien quelques minutes..?
- Bin heu, pas trop quand même, c'est que, les horaires, vous savez bien...
- Allez, vous aurez une surprise. Bon, dîtes, vous m'arrêtez au prochain arrêt, là... Et euh, vous me laisserez bien descendre par l'avant, hein?
- Mais oui, mais oui..."

Je vous passe les détails de la descente du bus, malgré le trottoir à bonne hauteur, cette fois-ci.
Je laisse Super-Mémé et je repars vers Trémonteix, mon terminus, où j'ai donc une bonne vingtaine de minutes pour me détendre avant de retourner en direction de Cournon.

Sachant qu'il va encore falloir quelques bonnes minutes à Mère-Grand pour grimper dans le bus, je décolle avec une petite minute d'avance, au cas ou...
Deux arrêts plus tard, me revoici devant chez elle et... pas de petite vieille!
Oh pardon, si si! Elle est une quinzaine de mètres plus bas et avance, à la vitesse de l'escargot au galop, agitant un bras et tenant un paquet dans l'autre.
Bon allez, je ne suis pas pressé, et puis il n'y a personne dans les bus, ce matin. Alors je vais t'attendre, crie pas, tu vas te péter quelque chose...

Je suis bon prince, pour que Bat-Mémé puisse monter plus facilement, j'ai baissé les suspensions et mis le plancher bien à ras du trottoir. Pendant que Mémé-de-course s'approche, les minutes passent... Une, puis deux, puis trois minutes de retard... Bin oui, quinze mètres, quand même, c'est pas rien!
Crouic-croui-croui-crouiccc… Elle arrive enfin.

"- Ah bin j'ai fait tout ce que j'ai pu, hein, mais plus vite, je peux pas. Tenez! (Elle me tend un sac plastique.)
- Hein heu quoi? C'est pour moi? Mais euh... vous ne montez pas?
- Non non, j'ai pas dit que je repartais! Oui oui, c'est pour vous...
- Rhôô mais c'est trop gentil, ça, il faut pas! Et puis, vous ne pouvez pas faire des cadeaux à tous les chauffeurs de T2C, tout-de-même ! Oh non, je ne peux pas accepter…
- Tsss tsss, ouvrez donc ! Je suis sûre que vous en profiterez plus que moi… Et puis c’est pas grand chose !"

Je sors une boîte en carton du sac plastique. Dans cette boîte, une bouteille de Bordeaux Rosé.
"- C’est mes neveux qui m’envoient ça à chaque occasion. J’en ai toute une collection. Avant, on avait une belle cave, avec mon mari, mais voilà, il est mort.
- Ah… :-(
- Mais je leur dit bien, à mes neveux, que c’est plus la peine de m’envoyer du vin ! Ils savent bien que j’en bois pas, mais ils continuent ! "Tu nous feras de la pub", qu’ils me répondent…
Alors voilà, qu’est-ce que vous voulez que je fasse de ces bouteilles… Autant qu’elles fassent plaisir à d’autres ! Oh puis vous savez, j’en ai des bien meilleures que ça, dans la cave. Mais bon, le vin, ça s’abîme pas…"

Je ne sais pas trop quoi dire. Alors je finis par accepter et remercier chaleureusement Super-Mamie, lui disant que je ne la boirai pas seul dans mon coin, mais que j’attendrai l’occasion d’un bon petit repas entre amis pour la partager et la déguster, etc…
Pendant ce temps, les minutes passent… "Retard 5 min", me dit la machine… "Retard 6 min", "Retard 7 min"…
Comment voulez-vous envoyer promener une gentille mémé qui vient de vous faire un cadeau ? Bin oui, je sens bien que t’as envie de causer, super-mémé, sauf que bon, les autres clients m’attendent, quelque part dans Clermont…
"- Dites, c’est que je voudrais pas vous retarder… ?
- Trop tard c’est déjà f…… euh non non, ça va, mais bon, effectivement, il va peut-être falloir que j’y aille, là.
- Ah bon, mais… bla bla bla, et patati et patata, etc…"

"Jolie bouteille, sacrée bouteille,
Veux-tu me laisser tranquille (-eeuu) ?
Je veux te quitter, je veux m’en aller,
Je veux recommencer ma vie (-eeuu)…"

Pendant que Mère-Grand termine sa conversation, j’en profite pour remonter la suspension du bus. J’appuie sur le bouton et là, rien ne se passe. Hum.. Voyons.
Freins de parking, boite, portes arrières fermées, frein d’exploitation, tout est en place mais non, ça ne veut pas monter. Et si ça ne monte pas, la sécurité bloque le bus et l’empêche de partir…
J’éteins le moteur, attends quelques secondes de plus, le redémarre, réessaye et… Rien de rien, ça ne veut pas monter.
"- Vous avez un problème ?
- Euh oui, peut-être, enfin je sais pas. C’est le bus, il aime pas le vin, semble-t-il. Ou alors c’est le contraire, il veut aussi sa bouteille, et donc il ne veut plus repartir.
- Bon bin j’vais peut-être vous laisser, alors ?
- Oh bien, de toutes façons, je suis bloqué, maintenant, alors ! Bon, en tous cas, merci encore ! Ne vous inquiétez pas, je vais y arriver… Allez, revenez quand vous voulez, hein ! Et bonnes fêtes !"

A ce moment, sans avoir rien fait de plus, "ppssssssssssccccccccccchhhhhhhhhiiiiiiiiittttttt", d’un coup la suspension remonte, la sécurité s’enlève, et le bus décolle !
"Retard 8 min", affiche toujours l’horloge…
Mais, étant donné le peu de monde dans la ville ce matin-là, les huit minutes auront été facilement rattrapables, et j’étais déjà à l’heure au CHU.

Et la bouteille, me direz-vous ?
Je l’ai emmenée chez des amis, lors d’un repas au cours de cet hiver neigeux.
Personnellement, je ne suis pas un fan de Rosé. Mais bon, pour du Rosé, justement, j’avoue qu’elle était bien agréable. D’ailleurs, certains semblent l’avoir particulièrement appréciée, dont Wenke, petite lectrice Allemande qui s’est chargée de ne pas en laisser une goutte !

jeudi, avril 21, 2005

Quelques dernières...

... et puis j'arrête.

Sur la carte IGN est indiqué "l'Olanier". Mais de nom pour ce rocher, point...
Pas facile de trouver un angle présentable. D'un côté, une ligne moyenne-tension; de l'autre, un tas de fumier et quelques gravats; autour, un pneu ici ou là, etc...



L'autofocus de mon APN est vraiment merdique. Même en mode "forcé", il refuse de faire la mise au point où je la voudrais. Changer. Bientôt...
Les couleurs de ce petit bosquet sont déjà automnales! Sont-ce des couleurs normales pour ce type d'arbre (je n'y connais rien), ou les feuilles toutes jeunes ont-elles pris un coup de gel?



Entre Lignat et St Georges, un petit cimetierre et une coline couverte de vignes.
Si le vin était bon, par ici, ça se saurait...



Enfin, après un tour complet du puy de Montfoulhoux, revoici Mirefleurs.
En haut à droite, devant un bout de ciel déjà laiteux, Coren.


mardi, avril 19, 2005

Photos du soir...

... espoir !

Un peu plus de 20h, les derniers rayons caressent le château.
A droite, juste au-dessus du petit volcan moins vert que les autres, on pourrait deviner Thiers, encore ensoleillée.



Contrairement à "mon" arbre, celui-ci connait une fin honorable.
En plus d'être mort plus naturellement, il sert maintenant de "grattoir" pour les chevaux du Puy St-Romain.
Cadavre exquis, je ne sais pas, mais utile...



Décembre 99... Ca fait donc plus de cinq ans que les fameuses "tempêtes" sont passées par là.
Sur certaines côtes du St-Romain, les traces sont encore parfois bien visibles.



Clermont et son "effet de Foehn" caractéristique.
Un ciel tourmenté, des averses ici ou là, mais la Chaîne des Dômes perturbe le bon vent d'ouest qui nettoie ainsi le ciel au-dessus de Clermont et ses environs.
D'où ce climat si souvent privilégié (et une chance pour les petits avions de tourisme "on top" de pouvoir repasser en-dessous des nuages sans prendre de risques)...



(Au premier plan, Mirefleurs. Tout à gauche, Les Martres de Veyre.)
Buona notte...

mardi, avril 12, 2005

Auprès de mon arbre...

"Auprès de mon arbre, je vivais heureux,
J'aurais jamais du m'éloigner d'mon arbre...
Auprès de mon arbre, je vivais heureux,
J'aurais jamais du le quitter des yeux! "

Souvenir de cet hiver vigoureux.
Par une après-midi un peu moins bouchée que les autres, mais avec un vent du nord glacial et une température entre -10 et -15°C, j'étais allé faire quelques kilomètres à pattes. Histoire de sortir l'appareil-photo et de prendre des souvenirs de ces énormes congères qui allaient bien finir par fondre, un jour ou l'autre...

Le long de ce même chemin, là, partiellement bouché par une congère impressionnante, aux formes sculptées par le vent, il y avait un arbre. Il n'est pas sur la photo, il était derrière moi, une centaine de mètres plus tôt, trônant sur un talus et dominant un immense panorama.
Vieux, imposant, fort et presque intemporel, cet arbre m'avait inspiré confiance. Je m'étais alors assis à côté de lui, sur le talus, dans une neige dont mes baskets ne trouvaient pas le fond.
J'étais resté là longtemps, à regarder ce paysage, vers l'Est. Au bout d'un moment, je ne faisais plus attention au vent glacial ou à la neige sous mon jean's et dans mes chaussures. Je pensais à plein de choses, j'étais tranquille et peinard, personne ne m'attendait nulle part. La vie "cool"...




Ce matin, je suis allé faire le tour du Puy de Saint-André.
L'hiver est parti (quoique... 4° seulement, on peut en douter!), les congères ont fondu, les arbres ont refleuri.
Au retour, j'ai cherché "mon" arbre. Il n'y était plus.

Cet arbre si costaud, ayant résisté aux tempêtes, aux hivers exceptionnels ou a quelques canicules, n'a pas su résister aux paysans du coin qui devaient trouver qu'un arbre, le long d'un chemin, ça gêne, sans doute.
Pourtant, il ne doit pas y avoir un seul vieux paysan qui ait vécu tant d'années que cet arbre, et qui fut aussi solide. Mais voilà, c'est comme ça, on a arraché les haies, on a supprimé des chemins pour agrandir les champs, on coupe les arbres qui font perdre quelques ridicules petits mètres-carrés...

Je regrette de ne pas l'avoir pris en photo, "mon" arbre. Au moins l'aurais-je immortalisé...
Mais comment pouvais-je deviner que les soi-disant "jardiniers du paysage" allaient arracher la touche indispensable qui donnait à ce coteau tout son charme et son caractère?
" Auprès de mon arbre, je vivais heureux,
J'aurais jamais du le quitter des yeux... "

mercredi, mars 30, 2005

Jojo

Bon bin je confirme: il vole vachement mieux "qu'à l'époque" !!

(Ndl'a: Après une loooongue immobilisation pour divers pbs techniques, j'avais réussi à me faire lâcher sur Jojo fin 2003.
Et puis voilà, jamais eu le temps de faire du solo avec, de nouveaux problèmes l'ayant immobilisé par la suite.)

Il démarre au quart de tour avec son démarreur différent (celui d'avant c'était une galère, il voulait pas en faire!!).
Il ont réussi à alléger la bête, et il vole (parait-il) à 170 km/h pour 2400 trs/min (sauf que sur le badin, il ne m'a pas semblé que ça marque tant que ça, mais bon ;-)))
Très sensible aux commandes, mais surtout: ça reprend de la vitesse ou ça en perd en moins de temps qu'il ne faut pour le dire; rien à voir avec mon Cessna-camion. C'est rigolo mais faut encore plus surveiller...

J'ai tendance à toujours viser trop haut, bin vi, c'est que le capot est vachement bas, par rapport à mes camions habituels, du coup, en finale ai-je aussi tendance à trop perdre de vitesse, gare à mes fesses !!! (promis je soignerai ce défaut au prochain vol!)
Ca arrondi presque tout seul, ça pose très doux, ça rebondi un peu mollement, j'aime bien mais bon, j'suis pas sûr que ce soit *censé* rebondir, normalement ;-))

Restent l'horizon artificiel (j'ai appris un peu trop avec ça, et ça me manque) et le directionnel qui sont complètement dans les choux; remarque, autant les virer, ça ferait du poids en moins et ça n'empêcherait pas de voler...
La visi est sympa (par rapport au Cessnouille, c'est pas dur), presque aussi bonne que dans un Lionceau, sauf quand il fait de jolies petites gouttes d'eau partout sur le pare-brise, et qu'elles restent là, pile devant, puisqu'on ne va pas assez vite pour les chasser.

Enfin voilà, je suis officiellement relâché "Jodel", il ne me reste plus qu'à apprendre à piloter, maintenant...


Jodel D119

@ suivre !

lundi, mars 28, 2005

Avion et avions

En rentrant de Saint-Flour, dimanche, j'ai appris l'écrasement d'un petit Cessna dans le sud de la France. Le même type de Cessna avec lequel j'ai fait de jolis vols, dont la petite virée en Bretagne de l'été dernier, par exemple.
Entendant les infos à la radio, il était dit que l'avion venait de Clermont-Fd. Aïe, il n'y a qu'un seul Cessna à Clermont, et c'est celui de mon Aéro-Club. Serait-ce celui-ci qui s'est planté, avec certains de mes amis pilotes à l'intérieur?

Impossible d'avoir des infos. Alors ce lundi, j'ai pris la voiture et suis allé sur place, au Club, vérifier que notre Cessna était bien là.
Et il y était. Celui qui a mangé la montagne venait de plus loin, et avait fait une étape à Clermont pour refueler, avant de continuer un vol qui s'est terminé tragiquement...
"Mon" Cessna était là, mais les pilotes de l'autre, eux, sont bel et bien morts.

C'est tragique et malheureux, certes, mais combien de personnes sont mortes sur les routes françaises, ce même week-end, et dont on n'aura jamais parlé? Beaucoup plus, sans doute...


Pour remettre un peu de gaieté, un autre aspect de l'aviation.
Quand la pub peut faire de très jolies choses, ça donne ça:

http://themessage.flysn.com/original_fr.html
et ça:
http://www.ad-awards.com/home.php?rub=3&category=8&pub=30

L'aviation peut encore faire rêver, n'est-ce pas ?

Conquête Express

Petite histoire de boulot, parmi plein d'autres...

Jeudi, beaucoup de monde dans Clermont. Les travaux du tram gagnent du terrain, les voitures et les bus en perdent, tout cela se concentre en de petits embouteillages où l'on avance mètre par mètre.
Départ de la gare Sncf pour Aubière. Après 7 ou 8 arrêts, j'ai déjà un bon quart d'heure de retard sur l'horaire, ce qui devrait me faire arriver au terminus plus tard que l'heure à laquelle je suis censé en repartir.
Effectivement, sitôt arrivé, sitôt reparti dans l'autre sens, avec déjà quelques minutes de retard. Pas le temps, donc, de s'arrêter pour souffler deux minutes et, éventuellement, d'aller soulager une vessie se manifestant depuis déjà un bon moment.

Quelques arrêts plus tard monte une charmante jeune fille, grande, classe, qui attarde loooonguement sur moi un regard perçant, tout en me montrant son "passe-bus" avec insistance.
Chouette, la journée n'est pas perdue! Malgré la course, le stress et l'agacement de cette bataille permanente qu'est la conduite d'un bus dans Clermont, au moins vais-je peut-être avoir droit à mon petit moment de bonheur!

Après s'être assise quelques secondes seulement, là voici qui revient vers moi, les yeux irrésistiblement charmeurs. Ouh là, c'est qu'elle attaque, va falloir jouer serré, là!!
"- Excusez-moi, puis-je vous poser une question?
- Ah mais avec plaisir, Mademoiselle, si je peux y répondre...
- C'est bien vous qui nous avez amenés, dans l'autre sens, il y a une vingtaine de minutes?
- Euh, c'est possible, mais vous savez, on est 430 conducteurs, et, euh, enfin il y a 20 minutes je ne sais pas exactement, mais oui, j'ai fait la ligne dans l'autre sens...
- Ooohhhh siiiiiiiiiiiiii c'est vooooouuuuus, je vous reconnais!!!"
Alors à ce moment-là, si on était dans une Manga, vous rajouteriez des petits coeurs partout, partants de la charmante dragueuse en direction du héros magnifique (quoique, dans les Manga, les héros ne sont pas forcément les plus beaux, mais bon, je simplifie).

Entendant ça, le Fab jubile, "alors là c'est du tout cuit", hop, il n'y a plus qu'à attendre la suite, ça s'annonce bien :-))
"- Ouiiiii, c'est bien vous, même que vous nous avez laissés descendre bien avant l'arrêt.
- Euh, c'est possible aussi, vous savez, quand on est tous coincés dans un embouteillage, que des gens souhaitent descendre alors que l'arrêt est à moins de 20 mètres, oui, ça arrange tout-le-monde de ne pas faire attendre, alors on dévérouille l'ouverture des portes.
- Eh bien, vous savez que vous n'avez pas le droit de le faire, et que s'il nous arrive quelque chose en descendant, votre responsabilité peut être engagée?
- (Là, le Fab déchante et sourit très très jaune) Oui, certes, je sais tout ça, mais vous savez, mon métier dans son ensemble n'est qu'une grande succession de prises de responsabilités. Mais en quoi ça vous dérange que je prenne mes responsabilités, justement, alors que c'est pour vous arranger et faire gagner du temps à tout-le-monde?
- Et bien parce que j'habite juuuuuste devant l'arrêt, et que vous m'avez fait marcher, alors que j'étais très chargée...
- Oh Mon Dieu, mais c'est horrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiible (Fab prenant la mouche et imitant la voix de petite bourgeoise pimbêche) !!!
- Oh mais ouiiiiiiiiiii, me répond-elle sur le même ton. Mais vous savez, je ne sais pas pourquoi vous semblez vous mettre en colère, moi je voulais juste vous prévenir que votre responsabilité pouvait être engagée en faisant ça, c'est tout, je dis ça sans colère aucune!
- Hum, c'est dommage, vous étiez vraiment jolie, pourtant...
Mais voilà, vous avez...(*) Non, laissez tomber, je ne vais pas perdre mon temps à vous expliquer les contraintes de mon boulot en ce moment, je crois que ce serait peine perdue. Au revoir."

(*) A ce moment-là, j'allais dire: "... vous avez un beau cul, mais l'intelligence, c'est pas là que ça se place." Et puis bon, je me suis retenu, j'ai pris sur moi d'éviter les ennuis, alors que je me permets souvent de pester contre mes collègues qui râlent en permanence contre la clientèle.
Mais des fois, je finis par les comprendre...


vendredi, mars 25, 2005

Ohayô gozaimasu.

Depuis que j'ai une ADSL un peu plus rapide (512, c'est pas terrible, mais c'est déjà ça), j'écoute en permanence la radio via Internet.
La qualité est encore imparfaite, mais c'est très écoutable, et cela me permet d'entendre des radio qui ne sont pas diffusées en Auvergne...

Par exemple, je peux enfin écouter FIP, radio parisienne à la programmation très éclectique mais extrèmement agréable, pas stressante.
Presque aucun blabla (sauf pour présenter les embouteillages parisiens, mais ça dure quelques secondes), et aucune pub: le bonheur!
http://www.radiofrance.fr/chaines/fip/endirect/

Pour l'Espagne, j'écoute Cadena Dial. Là, par contre, ça ne manque ni de blabla ni de pub, mais bon, ça me rappelle mes nombreux voyages en Espagne, et la musique (variétés très contemporaines) est 100% espagnole.
http://www.cadenadial.com/


Le Japon est un pays qui m'a toujours attiré (et pas seulement pour ses Geisha ou ses sushi ;-)), à la culture bien différente de la notre et, semble-t-il, mal connue (de moi, en tout cas).
Je voulais trouver une radio japonaise pouvant être écoutée par le Net, diffusant de la musique japonaise, etc... Pas encore trouvé.
C'est en faisant une recherche Google que je suis tombé sur le Blog d'une étudiante japonaise, venue faire quelques mois d'études en France.
En dehors de quelques chroniques plus "anecdotiques", on y trouve des réflexions particulièrement intéressantes sur nos différences culturelles.

Je vous propose de lire, par exemple:
Sourire occidental, du 26 juillet 2004

... ou encore: Soirées, du 10 novembre 2004 (*)
(Et quelques autres, si vous en avez le temps...)

C'est très court et tout simple, mais tellement juste.
En tout cas, je ne sais pas si je serai un jour dans la situation d'écrire mon blog en Japonais!

(*) Au passage, je me sens particulièrement concerné par ce "en France, j'avais l'impression que le taux de tenir quelconque promesse orale était, à peu près, 50-60 pour cent"...
Effectivement, et j'en ai parfois honte, je fais partie de ceux qui promettent de "rappeler bientôt" ou de "passer bientôt"... et qui oublient, ou repoussent, ou sont bien vite débordés, enfin bref, qui ne tiennent pas leur promesse, quoi.
Isa et Léa, que je dois rappeler depuis 3 mois, ou Claudine, ou d'autres... Ce n'est pas que j'oublie! Non, non, c'est juste un rapport au temps un peu particulier, voilà tout...

mercredi, février 16, 2005

Paraneige et principe de précOntion...

Ce mercredi matin, prise du boulot à 5h55.
Il faut donc y être vers 5h40 et donc, en temps normal, partir de Busséol vers 5h20, maximum.
Mais voilà: encore de la neige annoncée, je mets donc le réveil pour 4h20...

Bien m'en a pris! Au réveil, au moins 20 à 25 cms. Cooool...
Me voici donc, à 4h45, sans éclairage public, à déblayer la neige autour de la voiture et à monter les chaînes.
Le temps de reprendre des forces avec un bol de céréales, et hop, voici la BM partie faire le chasse-neige! A cette heure-ci, seul un véhicule est passé avant moi, sur l'épaisse couche immaculée. A voir l'écartement des roues, sans doute un de ces gros 4x4 à la mode.
Grace aux chaînes, la BM passe aussi. Mais il n'en aurait pas fallu plus, parce que lorsque ça commence à froter devant et dessous, c'est qu'on est vraiment aux limites. Mais bon, Titine y met de la bonne volonté.



Le temps de retirer les chaînes vers Cournon, j'aurais mis à peine 35 minutes pour arriver au boulot, en gardant le quart-d'heure de marge presque intact.

A Clermont: rien ou presque. Deux centimètres, à tout casser.
Bin oui mais voilà. Principe de précaution, parapluie administratif, surtout, pas de risques, etc...
Bref, les bus restent au dépôt, et les clients restent aux arrêts, à les attendre en se gelant.

Et moi? Pourquoi ai-je si mal dormi, toute la nuit, de peur de ne pas arriver à aller bosser? Pourquoi me suis-je levé si tôt, pourquoi ai-je pris toutes les précautions afin d'arriver à l'heure et d'accomplir ma tâche?
Pour rien.

Les clients nous détestent parfois, ils nous méprisent souvent. Ils ont raison.
J'ai honte.
Il n'y a rien à faire, mais cette mentalité de fonctionnaire frileux, je ne pourrai jamais m'y adapter. Je prends le pli pour beaucoup de choses, mais là, ça coince...



De retour chez moi, cette neige m'attire comme un gamin.
Je ne sais pas combien il fait dehors: moins 4°, moins 5°, environ... Et un vent du nord glacial qui vous envoie de bonnes soufflantes, chargées de miliers de minuscules pics de glace.



Je commence par faire un tour dans le village, puis un saut au pied du chateau (où je découvre le petit cimetierre atenant, charmant), puis un tour complet de la colline, puis...
Bon d'accord il fait froid, mais bon, je n'ai pas envie de rentrer... Alors je descends jusqu'à Lignat, puis St-Georges, avant de reprendre la route du retour.
Faut-il pas être un peu taré, non ?
Mais bon, c'est tellement beau, tout ça!
Comme j'aimerais être capable de prendre autre chose comme photos que ces trucs d'une banalité affligeante; comme j'aimerais arriver à immortaliser ici cette dune de neige étonnante, là cette congère aux formes parfaites, ou encore ce tourbillon de poudre blanche qui se forme devant moi et s'envole en glissant...!
Mais voilà, tant pis, il faudra se contenter de moins que ça...