lundi, octobre 27, 2008

Coimbra


Eh bien voilà qu’il pleut, maintenant ! Bon enfin ça va, il a attendu la nuit pour ça. La journée a été grise, mais toujours aussi douce.

Quand je préparais le voyage et que j’en parlais à une copine connaissant un peu le Portugal, elle m’avait dit : « Coimbra ? Oué bof, y’a pas grand-chose à Coimbra… à part l’université, peut-être. »

J’ai donc fait Porto – Coimbra en autocar ; peu de monde, rapide. La pension était parfaite, mieux encore que la précédente : exactement dans le style que je cherchais. Tout le charme des années 30, avec juste quelques modernisations nécessaires ici ou là.

Non, Coimbra n’est pas que son Université. Certes, on sent que tout s’est construit autour, que les étudiants constituent une grande part de l’activité de la ville ; un peu comme à Salamanca, en plus modeste. Il est vrai qu’il n’y aurait pas de quoi occuper un touriste pendant huit jours, mais pour une journée comme je l’ai fait, c’était très bien. Constitué d’un dédale de petites ruelles très proprettes (même si trop de magasins de mode à mon goût), le centre est beaucoup mieux entretenu qu’à Porto, avec pour contrepartie la disparition d’une classe vraiment populaire, sans doute reléguée dans les immeubles sans âme de banlieue.



Effectivement, l’Université « Vielle » est superbe. Toutefois, comme souvent, les photos sont interdites en intérieur. J’ai beau montrer que mon flash est bien replié et demander « Sim flash ? », la réponse reste toujours « Não ! »… En même temps, même si ça me frustre, je les comprends un peu. Je constate tous les jours que neuf personnes sur dix sont incapables d’utiliser leur appareil-photo autrement qu’en « tout auto » et donc d’en couper le flash. Bref, la Bibliothèque (entre autres) est un superbe lieu, étonnant et respirant l’Histoire… que je n’ai donc pu photographier en guise de souvenir.

Visité à Coimbra :

- Son « Universidade Vehla », donc ;

- Le monastère « Santa Cruz » ;

- L’adorable « Sé Vehla », la vieille cathédrale (XIIè siècle !) ;

- Tout plein de petites rues…

Il y avait donc sans doute plein d'autres choses à voir dans cette petite ville bien sympa, mais il faut bien en garder un peu!


(et 22 autres photos optionnelles.
Où l'on voit que Coimbra, ville très étudiante, comporte de nombreuses traces de revendications politiques. C'est sans doute pour ce côté "subversif" que, plusieurs siècles plus tôt, la grande Université a été installée à Coimbra et non à Lisbonne, ainsi éloignée du pouvoir politique...)



samedi, octobre 25, 2008

Porto

Première impression à la descente de l’avion : aéroport très moderne, rutilant, fonctionnel ; on ne s’attend pas à si bien quand on ne connait Porto que de nom. C’est propre, nickel, ça ne sent pas l’économie. Bon, je risque de ne pas être le seul touriste : avions à foison de compagnies à « bas-coût » ou de charters.

Mon « GéoGuide » de 2003 parle d’une ligne de métro est-ouest et d’une seconde nord-sud en construction… mais ne fait même pas allusion à un projet qui relierait l’aéroport. Surprise, donc, en 2008 : il existe déjà cinq lignes, dont une part directement de l’aéroport. Il ressemble d’ailleurs plutôt à un tram (moderne, spacieux et plus confortable que mon Translohr) et ne devient réellement métro sous-terrain qu’en centre-ville.


Aucune difficulté pour trouver la pension. Chambres très propres entre des murs construits d’énormes pierres apparentes, la mienne donnant côté toits et terrasses : très calme hormis les cris des mouettes et les miaulements des chats… Parlons-en, des chats ! Jamais vu autant de matous qu’ici : chaque toit, chaque ruelle a ses chats, chaque poubelle a sa horde de greffiers.



Pour manger, j’essaie généralement de trouver de petits restos populaires et fais confiance au GéoGuide. Pas de bol, le premier de la liste semble avoir disparu dans les travaux de rénovation de son quartier. Va pour le second, alors. Rua das Taipas, OK… N° 121… OK euh… c’est un resto, ça ? Une petite enseigne de rien et on ne voit pas l’intérieur ; tant pis, je pousse la porte…

Première évidence : de tous les touristes que j’ai croisés à l’aéroport, aucun n’est venu manger ici. Aux tables, seulement des gens du coin, ça se voit ; sans doute des habitués, même, dont beaucoup font la bise à la patronne. Patronne et patron qui, en France, auraient depuis bien longtemps dépassé l’âge de la retraite ; quant à la petite serveuse, je ne suis pas certain de lui donner quinze ans.

Prévenant, le patron fouille dans ses souvenirs pour essayer de me traduire la carte. Les mots ne viennent pas vraiment, mais bon, c’est toujours mieux que mes connaissances en Portugais. Bref. J’ai vu un beau plat, là, je veux le même : du coq bien rôti avec de vraies pommes-de-terre et une espèce de truc vert, genre épinards. Suivant les conseils du guide, je commande une « meia-dose », une demi-portion ; quand elle arrive, je me demande si je ne me suis pas fait avoir tant c’est énorme ! Et délicieux, d’ailleurs…

Vient le moment de payer : la manière de faire la note est assez amusante. Alors… um meia-dose de « galo », 6 € ; um cerveja, 1 € ; le dessert… voyons… 3 €, ça fera un compte rond ! Bref, typique, sympathique, bon, pas cher, et donc tout-à-fait recommandable.



Pour le reste de l’après-midi, mon occupation aura été celle que je préfère : marcher là où le vent me mène, visiter la ville par ses ruelles, m’égarer, prendre mon temps ; m’imprégner, quoi. Rapidement, je me suis retrouvé au bord du Douro que j’ai traversé par le niveau inférieur du pont Luiz I pour rejoindre Vila Nova de Gaia, la ville des vins de Porto. Là encore, je me suis perdu dans ses ruelles ou entre les grands hangars des négociants aux noms plus ou moins célèbres. Parfois, des rues ou rien ne semble avoir changé depuis… 50 ? 100 ans ? Plus ? Et parfois, une rue ultramoderne, aux lampadaires design, aux magasins branchés…

C’est en revenant par le niveau supérieur du pont métallique Luiz I, réservé au métro-tram et aux piétons, que j’ai vraiment pris conscience du contraste évident. D’un côté, des bâtiments en réhabilitation à coût manifestement élevé ; un projet « métro » qui, dans son ensemble, a bien du atteindre le milliard d’Euros depuis son lancement (peut-être plus ?)… D’un autre : une extrême pauvreté. Des quartiers entiers de maisons bringuebalantes, de taudis aux toits presque effondrés (et pourtant habités), de gamins livrés à eux-mêmes se faisant plaisir en jetant des pierres sur quelque touriste involontairement provoquant, son reflex en bandoulière. Pourtant, ces maisons ont un charme fou : quel dommage d’attendre qu’elles s’effondrent, sans doute dans l’espoir de reléguer les pauvres en banlieue et pouvoir envisager un projet immobilier bien moderne, bien riche et bien moche…


* * *


Porto, c’est déjà fini !

Deuxième soir, 20h15 : je me retrouve si tôt tout seul comme un con dans ma « residencial ». Je ne sais pas comment c’est en été, mais alors en octobre, Porto se couche tôt. Vers 19h30, constatant que les clients se font rares, on plie les terrasses. A 20 heures, bon nombre de bars et cafeteria nettoient, rangent, font mine de fermer. Oh, il y a sans doute des restaurants fermant plus tard, mais un peu chers pour moi ; il y a probablement aussi des bars de soirée, mais c’est souvent trop branché et ça semble débuter très tard. Bref, Porto le soir en octobre, ce n’est pas ça. Et dire qu’à Madrid, il m’est arrivé de manger une tortilla à 2 heures du matin !


Les prix sont décidément très variables, mais en évitant les pièges à touristes, on arrive à tomber dans des lieux honnêtes. Hier soir, sur une terrasse « Praça de Liberdade » (grande place, certes, mais avec plein de circulation et sans le Douro) : 4 € pour 50 cl de bière. Ce soir, à l’intérieur d’un petit bar banal : 2 € 70 pour 60 cl de bière et une petite assiette de bacalhau, façon tapas. A 14 heures, j’ai mangé un menu presque complet (soupe de légumes délicieuse, tripes et fayots, riz, bière…) pour moins de 7 € ! En plus, c’était bon et frais ; mais comme la veille, pas un lieu attirant habituellement les touristes.

Et voilà, je n’ai sans doute pas visité de Porto tout ce que j’aurais pu. J’ai quand même visité quelques églises, un petit musée, une expo de photos, etc… Mais pour le reste, l’essentiel a consisté à déambuler dans rues et ruelles, tester différents quartiers, m’imprégner de l’ambiance. Ambiance que j’aurais aimé savoir rendre en photo ; et alors là, déception. La technique est une chose, la créativité et le don de faire passer l’émotion en sont une autre. Porto, je n’aurais pas su te faire honneur.


* * *


- Ai voulu me lever tôt pour faire quelques photos à la lumière du soleil-levant : inutile. Ce fut grisaille et brume de mer en attendant que le vent repousse tout ça et que le soleil perce.

- Les prix sont toujours aussi variables : dans ma « residencial » celui de la chambre double est de 30 ou 35 €… suivant le client, comme le prix du petit-déj’ qui semble fluctuer de 2,5 à 5 €. Pour ma part, j’ai eu un prix « alternatif », ce qui reste correct avec le petit déjeuner copieux et le pain frais que le patron va chercher exprès.

- Non, je n’ai pas pris le « vieux tram ». Pourtant, on en revoit quelques-uns ; alors qu’ils avaient disparu de Porto, à la demande générale les rails ont été reposés, les vieux tramways du début XXè remis en état… et ça roule!

(23 photos pouvant être vues)

(Mais aussi 49 autres photos très évitables...)