samedi, octobre 25, 2008

Porto

Première impression à la descente de l’avion : aéroport très moderne, rutilant, fonctionnel ; on ne s’attend pas à si bien quand on ne connait Porto que de nom. C’est propre, nickel, ça ne sent pas l’économie. Bon, je risque de ne pas être le seul touriste : avions à foison de compagnies à « bas-coût » ou de charters.

Mon « GéoGuide » de 2003 parle d’une ligne de métro est-ouest et d’une seconde nord-sud en construction… mais ne fait même pas allusion à un projet qui relierait l’aéroport. Surprise, donc, en 2008 : il existe déjà cinq lignes, dont une part directement de l’aéroport. Il ressemble d’ailleurs plutôt à un tram (moderne, spacieux et plus confortable que mon Translohr) et ne devient réellement métro sous-terrain qu’en centre-ville.


Aucune difficulté pour trouver la pension. Chambres très propres entre des murs construits d’énormes pierres apparentes, la mienne donnant côté toits et terrasses : très calme hormis les cris des mouettes et les miaulements des chats… Parlons-en, des chats ! Jamais vu autant de matous qu’ici : chaque toit, chaque ruelle a ses chats, chaque poubelle a sa horde de greffiers.



Pour manger, j’essaie généralement de trouver de petits restos populaires et fais confiance au GéoGuide. Pas de bol, le premier de la liste semble avoir disparu dans les travaux de rénovation de son quartier. Va pour le second, alors. Rua das Taipas, OK… N° 121… OK euh… c’est un resto, ça ? Une petite enseigne de rien et on ne voit pas l’intérieur ; tant pis, je pousse la porte…

Première évidence : de tous les touristes que j’ai croisés à l’aéroport, aucun n’est venu manger ici. Aux tables, seulement des gens du coin, ça se voit ; sans doute des habitués, même, dont beaucoup font la bise à la patronne. Patronne et patron qui, en France, auraient depuis bien longtemps dépassé l’âge de la retraite ; quant à la petite serveuse, je ne suis pas certain de lui donner quinze ans.

Prévenant, le patron fouille dans ses souvenirs pour essayer de me traduire la carte. Les mots ne viennent pas vraiment, mais bon, c’est toujours mieux que mes connaissances en Portugais. Bref. J’ai vu un beau plat, là, je veux le même : du coq bien rôti avec de vraies pommes-de-terre et une espèce de truc vert, genre épinards. Suivant les conseils du guide, je commande une « meia-dose », une demi-portion ; quand elle arrive, je me demande si je ne me suis pas fait avoir tant c’est énorme ! Et délicieux, d’ailleurs…

Vient le moment de payer : la manière de faire la note est assez amusante. Alors… um meia-dose de « galo », 6 € ; um cerveja, 1 € ; le dessert… voyons… 3 €, ça fera un compte rond ! Bref, typique, sympathique, bon, pas cher, et donc tout-à-fait recommandable.



Pour le reste de l’après-midi, mon occupation aura été celle que je préfère : marcher là où le vent me mène, visiter la ville par ses ruelles, m’égarer, prendre mon temps ; m’imprégner, quoi. Rapidement, je me suis retrouvé au bord du Douro que j’ai traversé par le niveau inférieur du pont Luiz I pour rejoindre Vila Nova de Gaia, la ville des vins de Porto. Là encore, je me suis perdu dans ses ruelles ou entre les grands hangars des négociants aux noms plus ou moins célèbres. Parfois, des rues ou rien ne semble avoir changé depuis… 50 ? 100 ans ? Plus ? Et parfois, une rue ultramoderne, aux lampadaires design, aux magasins branchés…

C’est en revenant par le niveau supérieur du pont métallique Luiz I, réservé au métro-tram et aux piétons, que j’ai vraiment pris conscience du contraste évident. D’un côté, des bâtiments en réhabilitation à coût manifestement élevé ; un projet « métro » qui, dans son ensemble, a bien du atteindre le milliard d’Euros depuis son lancement (peut-être plus ?)… D’un autre : une extrême pauvreté. Des quartiers entiers de maisons bringuebalantes, de taudis aux toits presque effondrés (et pourtant habités), de gamins livrés à eux-mêmes se faisant plaisir en jetant des pierres sur quelque touriste involontairement provoquant, son reflex en bandoulière. Pourtant, ces maisons ont un charme fou : quel dommage d’attendre qu’elles s’effondrent, sans doute dans l’espoir de reléguer les pauvres en banlieue et pouvoir envisager un projet immobilier bien moderne, bien riche et bien moche…


* * *


Porto, c’est déjà fini !

Deuxième soir, 20h15 : je me retrouve si tôt tout seul comme un con dans ma « residencial ». Je ne sais pas comment c’est en été, mais alors en octobre, Porto se couche tôt. Vers 19h30, constatant que les clients se font rares, on plie les terrasses. A 20 heures, bon nombre de bars et cafeteria nettoient, rangent, font mine de fermer. Oh, il y a sans doute des restaurants fermant plus tard, mais un peu chers pour moi ; il y a probablement aussi des bars de soirée, mais c’est souvent trop branché et ça semble débuter très tard. Bref, Porto le soir en octobre, ce n’est pas ça. Et dire qu’à Madrid, il m’est arrivé de manger une tortilla à 2 heures du matin !


Les prix sont décidément très variables, mais en évitant les pièges à touristes, on arrive à tomber dans des lieux honnêtes. Hier soir, sur une terrasse « Praça de Liberdade » (grande place, certes, mais avec plein de circulation et sans le Douro) : 4 € pour 50 cl de bière. Ce soir, à l’intérieur d’un petit bar banal : 2 € 70 pour 60 cl de bière et une petite assiette de bacalhau, façon tapas. A 14 heures, j’ai mangé un menu presque complet (soupe de légumes délicieuse, tripes et fayots, riz, bière…) pour moins de 7 € ! En plus, c’était bon et frais ; mais comme la veille, pas un lieu attirant habituellement les touristes.

Et voilà, je n’ai sans doute pas visité de Porto tout ce que j’aurais pu. J’ai quand même visité quelques églises, un petit musée, une expo de photos, etc… Mais pour le reste, l’essentiel a consisté à déambuler dans rues et ruelles, tester différents quartiers, m’imprégner de l’ambiance. Ambiance que j’aurais aimé savoir rendre en photo ; et alors là, déception. La technique est une chose, la créativité et le don de faire passer l’émotion en sont une autre. Porto, je n’aurais pas su te faire honneur.


* * *


- Ai voulu me lever tôt pour faire quelques photos à la lumière du soleil-levant : inutile. Ce fut grisaille et brume de mer en attendant que le vent repousse tout ça et que le soleil perce.

- Les prix sont toujours aussi variables : dans ma « residencial » celui de la chambre double est de 30 ou 35 €… suivant le client, comme le prix du petit-déj’ qui semble fluctuer de 2,5 à 5 €. Pour ma part, j’ai eu un prix « alternatif », ce qui reste correct avec le petit déjeuner copieux et le pain frais que le patron va chercher exprès.

- Non, je n’ai pas pris le « vieux tram ». Pourtant, on en revoit quelques-uns ; alors qu’ils avaient disparu de Porto, à la demande générale les rails ont été reposés, les vieux tramways du début XXè remis en état… et ça roule!

(23 photos pouvant être vues)

(Mais aussi 49 autres photos très évitables...)


1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour
je trouve votre séjour à porto très bien détaillé et les photos sont sympas.
auriez vous les adresses des restaux/bars que vous avez testés ?

quel quartier me conseillez vous pour loger ? nous sommes une famille nombreuse (4 enfants) et aimerions etre vraiment au centre pour revenir à l'hotel entre 2 pour une pause...

je vous donne mon mail assez particulier ! y_en_a_marre@msn.com (c'est le tiret du 8 qui sépare les les mots) si jamais vous auriez la possibilité de nous répondre.

merci