dimanche, mai 29, 2005

J'ai honte.

Voilà. C'est tout simple.
Je suis fier d'avoir voté "Oui" et d'avoir, depuis des mois, incité mon entourage à faire de même.

Mais 55% de mes concitoyens ont voté autrement. Pour la plupart, ils n'ont pas vraiment voté contre l'Europe, ni même contre le traité Constitutionnel; ils ont surtout voté contre une politique intérieure qui ne leur convenait plus... Il n'ont pas répondu à la question qui leur était posée, mais ont profité de l'occasion pour dire "Non" à tout le reste...

Malheureusement, c'est toute l'Europe qui va en pâtir.
J'ai honte de ce choix, car je me sens depuis bien longtemps profondément Européen. Et je ne voudrais surtout pas que mes autres amis Européens, non Français, croient que ce vote est un rejet de l'Europe et de ses habitants.

Chers Reinhard et Françoise, Laura et ses parents, Tamara, Wenke, Peter, Ans et Ron, Maria, Mikaella, Claudia, ainsi que tout plein d'autres que j'ai eu la grande chance de rencontrer, n'allez surtout pas croire que les Français vous rejettent.
Non, je suis sûr qu'ils vous aimeraient aussi, s'ils vous connaissaient.

Ce soir, si je pouvais abandonner ma nationalité Française pour ne plus être qu'Européen, je le ferais volontiers...

Amitiés.

vendredi, mai 27, 2005

Connaissez-vous Bruno ?

... Bruno Bozzetto!
www.bozzetto.com
(Visitez le site en version Italienne, c'est bien plus sympa et tout-à-fait compréhensible.)

Il y a quelques années, en fouinant sur le web, j'étais tombé sur une petite animation en "flash", assez tordante: "Yes & No".
"Un film stradale diseducativo", musique de Roberto Frattini. Excellent...

Bozzetto a créé dans différents styles. On trouve sa biographie sur le site, ainsi qu'une filmographie impressionnante, dont de nombreux dessins animés.
Mais pour profiter à fond des fonctionnalités du Net, les animations en "flash" sont formidables.
Voir la page "Flash Films", donc, où de nombreuses petites créations peuvent être visualisées...

L'une des plus anciennes (99) pourrait pourtant être tout-à-fait d'actualité, et ne nécessiterait que quelques modifications pour s'appeler, par exemple, "Europa & Francia".
Ne la ratez pas: "Europa & Italia".

Ce sont toutes ces délicieuses petites différences qui font l'Europe que j'aime.
La Constitution pour laquelle nous devrons voter, dans deux jours, laisse la place à ces différences, tout en consolidant nos points communs.
Elle est un bon compromis, un juste milieu pour lequel j'irai voter "Oui", sans regrêt ni arrière-pensée.
Grace à elle, j'aurai un peu plus l'impression d'être un citoyen du même pays que Bruno, tout en gardant nos différences culturelles.
Grace à elle, je pourrai élargir mes horizons encore plus facilement et librement.
Chaque pays de l'Union sera aussi le mien, qu'il me tarde d'aller découvrir ou redécouvrir...


dimanche, mai 22, 2005

A qui la faute...?

Samedi après-midi, ligne 10, quartier des "Tamaris".
Monte une petite-mamie...

"- Comment dois-je faire pour aller à Aubière?
- Aubière? Ca dépend à quel endroit...?
- Alors je change à Jaude, c'est ça?
- Euh non, à quel endroit voulez-vous aller, à Aubière?
- Mais après, quel bus je dois prendre, pour Aubière?
- (en lui criant dans l'oreille) A QUEL ENDROIT ALLEZ-VOUS, A AUBIERE??
- A la Pardieu.
- La Pardieu, c'est sur Clermont, pas sur Aubière!
- Hein? C'est que je suis un peu sourde maintenant...
- (un peu?) LA PARDIEU, C'EST A CLERMONT, MAIS CA DEPEND... A QUEL MAGASIN ALLEZ-VOUS?
- Au Leclerc... C'est pas sur Aubière?
- NON, JE NE CROIS PAS... PRENEZ LE 13, C'EST CELUI QUI PASSE LE PLUS PRES!
VOUS CHANGEZ A BALLAINVILLIERS ET VOUS PRENEZ LE 13 DANS LE MEME SENS.
- Ah merci bien... Si vous saviez, comme c'est difficile, pour moi..."

On s'approche de la place de Jaude, et bien évidemment, petite-mémé se lève pour descendre.
Inutile que je tente de l'appeler, elle n'entendra pas... Heureusement, elle jette un oeil vers moi pour être sûre, et j'ai le temps de lui faire un grand signe "NON" de la tête!
Ouf, elle a compris et se rassoit...

Un instant plus tard, alors que j'attaque le boulevard Desaix, elle rapplique à l'avant.
"- Je descends où, alors?
- A Ballainvilliers, prochain arrêt.
- Vous dîtes??
- AU PROCHAIN ARRET. ET VOUS PRENEZ LE 13 DANS LE MEME SENS.
- Ah très bien, dans le même sens, et j'attends le 7, alors...
- NON LE 13, VOUS ATTENDEZ LE TREEEIIIIIIIZZEEUUUUUUU!!!
- Ah oui le 13, merci... Si vous saviez comme je suis embêtée, avec ce Passe-Bus... C'est que, j'ai une toute petite retraite, je suis toute seule, je n'y arrive plus! Tenez, ma voisine, elle avait une bonne situation, elle a une bien meilleure retraite que moi, elle m'a dit d'aller au service social, là, que si elle avait eu son abonnement gratuit, je l'aurais bien aussi. Et bien j'y suis allée, et il paraît
que je dépasse! C'est ridicule, je touche presque rien, bien moins qu'elle, pourtant...
- ...
- (en regardant à gauche du boulevard) Pensez-vous, je travaillais ici, à la Préfecture. Mais j'ai juste une toute petite retraite de simple dactylo, je n'y arrive plus, moi! Comment je peux faire, pour ce Passe-Bus?
- Vraiment aucune idée, M'dame..."

Je regarde ses petites mains toutes décharnées, faibles et tremblantes, qui s'agrippent à mon portillon comme on s'agrippe à la vie.
Je regarde son maigre visage, à la peau malade et par endroits décolorée, aux sourcils disparus mais quand même dessinés par un léger trait de maquillage.
Je regarde ses yeux tout clairs, tout doux. Elle pleure.

"- Je sais pas, M'dame, je sais vraiment pas. On arrive.
- Vous savez pas? Merci quand même, dit-elle de sa petite voix fluette et grelottante, à peine perceptible..."

A qui la faute, disais-je?
Certains vont accuser Raffarin, comme pour la canicule.
D'autres vont accuser l'Europe, et trouver une raison de plus, imbécile et sans rapport, pour voter "non".
Je ne suis pas certain qu'il faille trouver un fautif, d'ailleurs.
La société évolue, nos moeurs changent, point.
A moi, la solitude convient tout-à-fait. Mais pour certains, c'est dur.
Je connais une autre grand-mère qui, elle, a ses oreilles mais plus ses yeux. Elle a pleuré aussi et me fait penser à cette petite mémé.
C'est la vie.

mardi, mai 10, 2005

Amertume...

Mauvaise semaine.
Il ne faudrait jamais prendre de vacances...

Premier jour de congés, mon ch'tit avion préféré achève sa vie dans un champ, à quelques kilomètres de chez moi.
Adieu, Charlie-Novembre. J'ai à peine eu le temps de commencer à te connaître.
Je crois que je vais arrêter les comptes-rendus enthousiastes de mes vols en avion, ça porte malheur...

Quatrième jour, le chat de mon frangin, adorable petite bête innocente ne demandant que de l'affection (et, accessoirement, aussi un peu de bouffe) se fait buter devant la maison, alors qu'il visitait Busséol by night.
Ce n'est pas que ce soit les miaous qui manquent, par ici, mais bon...
C'est à se demander si les chats ne valent pas mieux que les hommes, parfois.

Cette semaine, reprise du boulot.
Enfin, LA note de service que j'espérais est sortie:
"Appel à candidature pour 8 postes de formateur tramway, débouchant sur des emplois de régulateur tramway, etc..."
Exactement ce qu'il me fallait. Exactement ce dont je rêvais depuis des mois.
Je souhaitais faire partie de ces premiers sélectionnés, ceux qui devront découvrir le Tram et savoir l'enseigner aux autres conducteurs. Ceux qui, par la suite, participeront activement à son exploitation. Je voulais tout faire pour être le meilleur, me donner les moyens de ma réussite.
"Ces postes sont ouverts aux conducteurs ayant plus de 4 années d'ancienneté..."
Et merde, je n'en ai que deux.
Le Tram, c'est maintenant qu'il se prépare. Dans deux ans, les opportunités ne seront plus les mêmes...
Gamin, j'ai souvent entendu: "La valeur n'attend pas le nombre des années."
Dans ma boite, si.