mercredi, septembre 28, 2005

Ce dimanche devait être aéro...

Ce dimanche devait être aéro... ou ne devait pas être.

Le matin, assemblée générale extraordinaire d'un de mes aéro-clubs:
séance un peu tumultueuse, digne de la plupart des associations, conclue par un vote démocratique n'appelant aucun commentaire.
Ensuite, repas "colibriesque"(1) chez Isa et Thierry en compagnie de
Yannick (le Y du XYR!) et Brigitte, venus dans leur Jojo depuis
Grenoble. Yannick m'avait proposé d'aller voler avec lui l'après-midi
pour essayer de gratter un peu les volcans auvergnats, voire quelques
altisurfaces. Hélas, la perturbation qui approchait a forcé nos Xyrdaves (2) à rentrer chez eux plus tôt que prévu, au lieu de risquer l'immobilisation en Auvergne.
(1) "colibriesque": de colibris, de membres de la "PilotList".
(2) XYRdavie: pays alpin de Xavier, Yannick et Rémi, pilotes locaux.

Avec Isa et Nono-le-Rouje, rascolleur invétéré, nous avons donc continué l'après-midi en furetant autour des avions du hangar bien rempli d'Issoire Aviation: un Lion, des Lionceau(x) et des appareils divers et variés, dont quelques superbes machines de collection, tous bichonnés avec amour par Nounours et sa famille.
Nous avons sorti la dernière perle de la flotte, un Mauboussin, afin de
le faire tourner un peu; il ressemble à celui-ci:
http://www.mapica.org/modules/mauboussin

Prévol attentionnée, ouverture du capot, brassage musclé de l'hélice,
gavage d'essence, Isa aux commandes pour les magnétos et les gaz,
re-brassage, tentatives de lancer, etc etc... Plusieurs minutes pour le
démarrer (c'est toute une technique: trouver le bon mélange, la bonne compression pour le démarrage à la main), et ça part enfin, presque sans fumée, des claquements secs sortant de l'échappement direct. Il fait du vent, il pleuviotte, on se gèle, le moteur dégage de bonnes odeurs de meeting aérien des années 30, c'est génial !
Après 10 bonnes minutes de chauffe, Isa descend et son papa prend les commandes (en place arrière). Isa vient alors me chercher et me pousse vers l'avion, tout en me hurlant les consignes pour m'installer en place avant, moteur tournant.
Pas de verrière en plexiglace, pas de toit, rien. Juste un petit
pare-brise et hop, on roule.
Je n'ai pas touché aux commandes; il n'y a pas de radio ni d'intercom,
et je n'aurais pas pu écouter les conseils de Philippe. Toutefois, être
passager d'un avion de plus de 60 ans, avec pour pilote l'un des grands noms de l'aviation française actuelle, ça fait quelque chose.
Nous avons pris tranquillement un peu d'altitude autour du terrain, sans forcer le vieux moteur qui n'a repris vie que depuis quelques vols.
Nous avons fait le tour d'un plateau, d'un village, toujours le nez à l'air et bien au frais, en contact direct avec la nature, avant de revenir évoluer vers le terrain, de faire un passage à 185 km/h en hyper sécurité et confiance, puis de reprendre le tour de piste normal.
L'atterrissage trois-points fut bien entendu parfait, Philippe pilotant
sans rien y voir devant, passant la tête sur les côtés.
Bref, c'est encore un côté fantastique de l'aviation, un côté qui
m'attire beaucoup plus que les Airbus et autres ordinateurs volants.
Moteur coupé devant le hangar, je n'avais plus envie de redescendre...

Ce petit vol n'a pas duré bien longtemps. Mais c'était du vrai. De la
vraie Aviation.
Ces jours-ci, je suis en train de lire "le Bal des Breloques" de Jan
Tutaj, où l'on cause de meeting aérien des années trente, de Bücker
Jungmann, de Morane ou, plus loin, de Caudron Simoun. Bref, d'Aviation avec un grand A.
Je ne sais pas lequel des deux, du bouquin ou du Mauboussin, m'a permis de mieux apprécier l'autre. Sans doute les deux, en fait.
Le livre de Jan m'a mis depuis plusieurs jours dans l'ambiance d'une
autre époque, et le vol avec Nounours m'a immédiatement replongé dans cette même époque, dans cette Aviation aux odeurs d'huile brûlée, aux sensations à fleur de peau et au goût du bonheur.

Bientôt viendront les photos de Nono. D'ici là, merci Isa, merci
Philippe, merci India-Oscar.
Et merci Jan pour ton bouquin qui me fait rêver.
Lisez "le Bal des Breloques": http://www.ankidoo.com/aero

... et faute de Mauboussin, faîtes au moins du Jojo ;-) !!!


Photo: Yannick

samedi, septembre 24, 2005

Au cap et à la montre

Copie d'un mail envoyé sur la "PilotList":

<< style="font-style: italic;">> Voici le récit d'une nav qui s'annonçait sans histoires,
> enfin je le croyais, et
> qui s'est avérée riche en enseignements.

Et bien, voici le récit d'une nav qui s'annonçait sans histoire et
qui... enfin, comment dire... et bien qui fut sans histoire, tout
simplement.
Il faisait un temps superbe ici aussi, vendredi dernier, sauf une
perturbation venant du nord-ouest et qui incitait simplement à ne pas rentrer trop tard.

- Le trajet: Clermont - Saint-Flour pour survol de maison parentale -
Mende pour repas au resto - puis retour vers Clermont en zigs-zags.
- L'avion: un sympathique Jodel D113, sans GPS, sans VOR ni NDB, sans directionnel, bref, rien d'inutile (tu vois, Fx, je me soigne ;-) )
- Le passager: mon père, en guise de cadeau d'anniversaire pour ses 60 ans et sa retraite.

> Départ de Dinard en 35 et virage pour rattrapper le QDR 230 qui va nous mener à Pontivy.

Ouh là. Ca me rappelle des souvenirs d'une époque où j'apprenais à
naviguer avec un HR200 et son VOR, en regardant plus à l'intérieur
qu'à l'extérieur.
Avec le Jojo, j'ai appris à voler autrement...
Décollage en 08 gazon, juste sous le nez d'un A319 qui s'aligne pour
la 08 dure et qui n'aura pas pu faire de "rolling take-of" à cause de
moi.
Départ "au pif" vers le Puy-St-Romain et mon petit village, histoire
de voir si mes petites voisines sont dans leur piscine (mais non,
suis-je bête, le vendredi, il y a école).
Puis cap toujours "au pif, vers ces montagnes à l'horizon, St-Flour
doit être derrière".

Quelque chose à voir à droite? Et hop, un virage à droite.
Un truc à voir ici? Re-hop, un petit tour par ici...
On repère chaque village, on suit les vallées, rivières, montagnes.

> Surtout qu'il m'oblige à tenir la carte dans le sens de la route
> et comme on va vers le Sud...

Je lis des cartes routières depuis que je suis en âge de lire, et
maintenant des cartes aéros. Et aucun instructeur n'a réussi à me
convaincre de les placer "dans le sens de la route".
Chacun ses méthodes. Moi, c'est "nord vers le haut", et pour que ça
corresponde avec ce qu'on voit au sol, la tête fait le reste. Faut
croire que ça marche aussi!

> Je vois bien mes repères...tranquille pèpère.
> Ouaip, sauf que je suis tombé dans le panneau...en plein dans le mille.
> J'avais pourtant vu que j'avais un cap beaucoup trop à l'Ouest.
> Le VOR me disait que j'avais aussi dérivé...
> J'avais bien un village là sous mon aile droite qui était sur mon trait...enfin dont je
> pensais qu'il l'était.
> Mais ça n'était que l'ombre d'un grosmulus!

Faut dire qu'en Bretagne, vous n'êtes pas gâtés ;-) !!
En Auvergne, je suis favorisé. Les montagnes ne se ressemblent pas
toutes, les vallées non plus.

Tiens, justement, à Mende, un instructeur Enac est venu taper la
discute après le repas, pendant que ses élèves faisaient le plein du
TB20:
" - Vous venez de loin?
- Oh non, Clermont-Ferrand.
- Ah et puis avec un bon petit avion! Au moins c'est les bonnes
vieilles méthodes: le cap et la montre!
- Bof oui, et encore... Ici c'est impossible de se perdre. Il y a
toujours une montagne différente, un vallée caractéristique, un lac
particulier. Toujours un bon point de repère. Non vraiment, on ne peut pas se perdre, dans cette région...
- Ah, je vous assure que mes élèves y arrivent très bien! "

Se perdre? S'égarer, soit, mais se perdre...? A mon avis, c'est que ça
va trop vite, leur TB20, là...

En repartant, nous sommes allés tourner vers La Canourgue pour
chercher un terrain indiqué sur la carte et que, tel David Vincent,
jamais nous ne trouvâmes.
J'ai donc fait un tour ici, un tour là, et puis d'autres, et puis bon
faudrait peut-être pas y passer la nuit non plus, alors on reprend la
route du retour...
Et là, après au moins... 3 minutes de vol? Et bien je me suis aperçu
que je n'étais pas dans la bonne vallée montant vers Marvejols, mais
dans celle du Lot revenant vers Mende! Comme quoi... ;-)

Bref, un saut de puce pour passer d'une vallée à l'autre et zou, nous
revoici sur la bonne route.
S'égarer n'est pas se perdre ;-))

> La visi du jour est exceptionnelle. On voit Rennes au loin à droite et dans ce sens la visi
> horizontale doit dépasser les 50Km.

Nouveaux zigs-zags. Ici, un joli petit manoir; là, un vieux fort en
ruines. Nous avons pris soin de tout faire, sauf de la ligne trop
droite!
Retour de nouveau par Saint-Flour, puis verticale du terrain
(attention, ne prévoyez pas de venir vous y poser ces jours-ci,
terrain fermé par Notam pour travaux sur la piste).
Le plateau du Cézallier est un endroit magnifique à survoler.
N'hésitez pas à prévoir ce coin pour vos navs, c'est sauvage, naturel
et vraiment beau.
http://fabien.camus.chez.tiscali.fr/annexes/baladero/rodezcf/retrod1.htm
En plus, si vous souhaitez vous payer un petit buron loin de tout en
guise de résidence secondaire ultra-calme, ici ça coûte trois fois
rien...

Bref, retour et nettoyage du Jojo.
Bilan: 2h50 de vol et une trésorerie allégée... Mais que de bonheur à
piloter cette petite machine!

--
Fab' - AC Auvergne / Vovosa (Clermont-Fd) - AC Brioude >>

jeudi, septembre 08, 2005

Brèves d'autobus

Il est un Monsieur que je croise de temps en temps dans Clermont.
Toujours discret, pensif, ce Monsieur aurait presque l'âge d'être mon grand-père.
Je l'ai vu parfois marcher en centre-ville d'un pas décidé, ou au contraire flâner dans des endroits plus calmes.
Avec son vieil imperméable amorti depuis longtemps, il ressemble à n'importe quel petit retraité, se promenant pour tuer le temps, s'ennuyant d'un boulot qui l'a occupé toute sa vie...

Ce matin, alors que j'attendais l'heure du départ au volant du bus, j'ai vu de nouveau ce Monsieur, au volant de sa voiture, attendant au feu dans la file inverse, juste en face de moi.
Enfin, il avait troqué sa vieille BX Gti, que je lui avais toujours connue, contre une voiture plus récente: une modeste Saxo bas-de-gamme.
Se sentant observé, il a tourné les yeux vers moi. J'ai alors fait un discret mais respectueux salut de la tête. Le Monsieur m'a répondu avec un sourire franc et chaleureux, plein d'humilité, et un amical petit geste de la main. Sans prétention, sans air de supériorité, rien.
Le feu est passé au vert, la Saxo est repartie tranquillement.

La société qui porte son nom, et que présidait ce Monsieur, a réalisé, sur les 6 premiers mois de cette année, un bénéfice net de 388 millions d'€uros; c'est aujourd'hui son fils qui en tient les rennes.
En 2004, sa famille était classé au 22ème rang des plus grandes fortunes professionnelles de France...
Ce Monsieur s'appelle François Michelin.

Quel dommage que je n'ai pas encore eu l'occasion de l'avoir comme passager. Malgré son petit air humble, ce gentil Monsieur doit avoir des tas de choses passionnantes à raconter!
Une autre fois, peut-être...

* * *

Un collègue vient me trouver pour me demander des renseignements sur le prix d'un vol en avion.

"- C'est pour emmener ma mère en avion, pour son anniversaire...
- Alors, un avion "4 places" coûte environ 140 € par heure, il vaut mieux être 4, on divise 140 par 4 et je paie ma part. Tu peux donc venir avec ta mère, et tu n'as qu'à proposer à ta copine pour compléter...?
- Euh, ouh là, non. Si j'emmène ma mère, je ne peux pas amener ma copine. Il vaut mieux que j'amène ma femme..."

No comment.

* * *

Brèves de planeur:

"La bille, bordel!
Regarde ton fil de laine!!
N'oublie pas de mettre du pied et de conjuguer en conservant l'assiette de référence!!!"

Pffiiiooouuuu....
Pas si facile que ça, le planeur. Mais qu'est-ce que c'est bon!!!